La mode mahoraise se métisse et veut s’exporter pour son 7è Salon

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Isabelle Gazania-Haas et Wardat Monjoin présentent Fossette magazine
Isabelle Gazania-Haas et Wardat Monjoin présentent Fossette magazine

Le Salon de la mode et les créateurs mahorais vont désormais avoir un support média dédié : « Fossette magazine », en version numérique jusqu’à présent, bascule aussi en semestriel papier, « nous avons 15.000 fans sur la toile, contre 1.200 l’année dernière », se réjouit Wardat Monjoin, présidente de ALCOI, l’Association Lainga culture de l’océan Indien.

« Il nous fallait un catalogue Life style de l’océan Indien », lance Wardat Monjoint, qui se bat « à la fois pour promouvoir la professionnalisation de la femme dans le secteur du textile », et pour « la place essentielle que peut jouer la culture, le patrimoine et le réseau identitaire des peuples de la Région dans le développement durable des îles. »

Mais si tout le monde est excité dans le petit milieu de la mode mahoraise, c’est qu’une icône de la mode présidera la 7ème édition du Salon de la mode de l’océan Indien, et qui colle parfaitement au thème de l’année, « l’Eco création ». Une designer internationale, native de Grande Comore, Sakina M’sa, qui a fondé une maison de couture à son nom dans le quartier parisien Barbès, avant que celui-ci ne devienne branché : « Outre ses ‘Barbès go zone » ou « La goutte d’or, j’adore’, qu’elle décline sur ses tee-shirts, elle a fait une fashion week à la prison de Fleury-Mérogis, mais n’oublie pas de faire dans le luxe, avec le concept particulier de sa boutique Front de mode. »

Ouvrir une boutique solidaire

Wardat Monjoin détaille les pistes de montée en puissance du secteur de la mode
Wardat Monjoin détaille les pistes de montée en puissance du secteur de la mode

Car Sakina M’sa fait carrément de l’économie circulaire en haute couture : « Elle rachète les chutes de tissu des grands couturiers, Chanel ou Dior, pour recréer. » La jeune femme a eu les honneurs de la presse nationale, et notamment un bel article dans Le Monde.

Wardat Monjoin compte bien profiter de la présence de cette « partenaire à vie » : « Nous allons ouvrir une boutique solidaire qui pourra retravailler des salouvas portés une fois, et recréer pour éviter les friperies de Dubaï ! A Mayotte, on a des créateurs qu’on ne met pas assez en valeur. »

Celle qui donne une autre dimension à ce salon de la mode, c’est la caution journalistique d’Isabelle Gazania-Haas, Agence made in VO, qui arrive tout droit du Dauphiné Libéré, pour libérer cette fois la communication sur l’événement jusqu’à présent quasi confidentiel : « Il faut faire connaître le Salon mahorais à Paris, en Afrique, à Londres, où nous avons déjà eu 2 papiers. La mode de l’océan Indien doit s’exporter. »

Une marque « Iles Vanille »

Isabelle Gazania-Haas
Isabelle Gazania-Haas

Et ne pas avoir peur de se métisser avec la région, ajoutent en chœur les deux jeunes femmes : « Au lieu de nous désunir comme le veut l’époque, unissons-nous. Maurice a grandi avec le textile, pourquoi pas nous », rajoute Wardat Monjoin, « l’exécutive manager des Iles Vanille a proposé de créer une marque commune. Nous allons donc créer des vêtements qui pourront être vendus sous ce label. »

Des dizaines d’emplois sont à la clef, « nous suivons les CAP couture, qui sont partis en métropole, mais il y a aussi tout ce qui va avec, comme les modélistes, les concepteurs de mannequins, les accessoires, la parfumerie, etc. »

Le support médias Fossette magazine va donc refléter ce dynamisme, nous promet-on, « et ça se sait déjà, puisque l’Oréal veut pénétrer la région. »

Des fonds européens pour la création labellisée

La prochaine étape de l’infatigable Wardat, c’est un focus personnel sur les fonds européens transnationaux gérés par La Réunion, « beaucoup d’entrepreneurs sont prêts à nous accompagner, notamment dans le BTP. D’ailleurs, nous allons commencer par revisiter les bleus de travail comme le fait Sakina dans son atelier de Dunkerque ! »

Le Salon de la mode se tiendra ce week-end. Le jeudi soir, une vente privée Sakina M’sa est organisée à l’hôtel Caribou.

La soirée du vendredi sera consacrée au concours de défilé des 19 créateurs sur le parvis du comité de tourisme, Mahorais, Malgaches, Réunionnais, Comoriens, Rodriguais, Martiniquais, Ivoiriens… Une anecdote sur ce dernier pays : « Le billet Abidjan-Mayotte coutait 2.500 euros en passant par Nairobi, contre 1.500 euros par Paris. Nous avons choisi cette dernière option, mais qui a posé des problèmes considérables de visas… Le créateur devrait l’avoir aujourd’hui ! »

Le samedi toute la journée, les stylistes pourront vendre leurs collections.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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