Najim Ahamada laisse le poste de bâtonnier à son confrère sans regret, « c’est un surplus de travail non négligeable ». Il avait été élu en janvier 2015, à la suite de l’annulation de l’élection de Me Ahmed Idriss en décembre 2014. Ce dernier l’avait emporté face à Me Fatima Ousseni, mais ne pouvait justifier, à quelques semaines prés, des 4 années d’ancienneté de barreau requise au 1er janvier de l’année du vote, pour présenter sa candidature.
Pas de difficulté cette fois, surtout qu’il était le seul à se présenter. Il a obtenu 27 voix sur 28 suffrages exprimés, dont un vote blanc.
Le bâtonnier de l’ordre est l’avocat élu pour deux ans par l’assemblée générale des avocats inscrits au barreau institué dans le ressort de chaque Tribunal de grande instance, pour assurer la présidence du conseil de l’ordre. Me Ahamada avait à ce titre émis une requête en 2015 contre un avocat de son ordre pour de graves manquements disciplinaires. Un barreau qui avait été secoué par d’autres affaires par le passé, mais qui a su s’apaiser depuis.
Le mot barreau viendrait de la barre derrière laquelle plaident les avocats, mais on évoque aussi un espace fermé par une barrière autrefois dans les salles d’audience.
Au Moyen Age, le bâtonnier était chargé de porter la hampe (barreau) de la bannière de la Confrérie de Saint Nicolas à laquelle appartenaient les avocats. Une autre source évoque plus simplement comme origine le bâton qu’il tenait en tant que chef de la Confrérie des avocats.
Le nouveau bâtonnier devra notamment user de diplomatie, les avocats s’étant récemment illustrés par le boycott de l’audience solennelle de rentrée, avançant des tensions avec la Chambre d’appel, et une absence de reconnaissance au TGI où ils déplorent d’être logés dans un local « entre les WC et la souricière ».
A.P-L.
Le Journal de Mayotte