Reconstitution des carrières des agents : un retour en arrière douloureux

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La ministre s'est entretenue avec les représentants de l'intersyndicale, promettant des discussions à partir de 18h
Pas de solution lors de la rencontre des conseillers de la MOM avec Rivo

Aujourd’hui les syndicats FSU, le SNUipp pour le premier degré, et le SNES pour le second, vont défiler autour de plusieurs points de revendication, dont le principal est la prise en compte de l’ancienneté générale de service (AGS) des anciens instituteurs de la collectivité de Mayotte.

S’y ajoute pour les profs du secondaire, une accélération de carrières pour relancer l’attractivité, « en appliquant systématiquement les réductions de temps passé dans le 6ème et 8ème échelon, un accès à la hors classe dès le 9ème échelon et enfin un accès fonctionnel à la classe exceptionnelle. » Une revendication qui fait s’étouffer l’UNSA d’Héric Hourcade : « Cette refonte est déjà actée dans les conventions passées avec le ministère ! »

De son côté, Rivomalala Rakotondravelo, secrétaire départemental du SNUipp a déjà eu de multiples occasions d’expliquer cette revendication de prise en compte de l’intégralité de la carrière des agents dans les ministères de l’Éducation nationale et de la Fonction publique. Il s’agit de ceux qui avaient été recrutés par la collectivité départementale, pour ensuite basculer dans la fonction publique d’Etat.

« Les instit favorisés »

Un petit tour du rond-point du Commandant Passot à la barge
Un petit tour du rond-point du Commandant Passot à la barge lors de la dernière manif

A la suite d’un mouvement de grève initié par une Intersyndicale de la fonction publique, le gouvernement a accepté de prendre en compte 100% des carrières de agents à partir de 2009. Car cette année là, est mise un place le système des corps passerelle, proposant une intégration progressive. Et de 75% avant 2009. « Un taux qui ne me pose pas de problème », indique Rivo qui ne se bat plus pour l’ensemble des agents, mais pour ses instituteurs.

Ces derniers ne sont en effet pas concernés par la décision gouvernementale. Car un décret de 2005 autorise leur intégration, plus intéressante selon le ministère de l’Education nationale que pour les autres agents : « La procédure d’intégration des instituteurs de la CDM a été plus favorable que celle des autres anciens agents de la CDM », avait même souligné Jérôme Teillard, le directeur adjoint de la ministre.

Mais ils n’ont pas tous été intégrés en 2005, explique Rivo qui conteste l’affirmation du ministère, « la mienne date de 2010 ». Il se bat donc pour l’application de ce qu’il dit avoir été acté en juin 2015 à Paris : 75% avant 2005, et 100% ensuite. C’est à dire pour une pension de retraite réévaluée.

« Qui les a recruté au niveau de la 3ème ?! »

Rivo, SNUipp, avait été l'initiateur de la défense de la prise en compte de l'ancienneté des agents
Rivo, SNUipp, initiateur de la défense de la prise en compte de l’ancienneté des agents

Le montant de la retraite est calculé en fonction du dernier échelon ainsi que des mois de cotisation, d’abord à la caisse de retraite des fonctionnaires de Mayotte quand ils appartenaient à la collectivité, puis à la caisse de retraite des fonctionnaires d’Etat. « Ceux qui partent à la retraite maintenant, sont au 6ème ou 7ème échelon après 30 ans de carrière », déplore-t-il. C’est à dire, en fonction de ce qu’ils ont cotisé.

La prise en compte de l’intégralité de leur ancienneté du temps où ils étaient agents départementaux, permettrait de réévaluer leur pension de retraités, « mais avec un niveau Brevet, ils seraient intégrés dans la même catégorie qu’un autre ayant un niveau plus élevé », avait souligné Eric Hourcade.  « Ils partiraient donc à la retraite avec un échelon plus élevé. » C’est à dire, un échelon pour lequel ils n’ont pas cotisé.

Mais pour Rivo, c’est à l’Etat d’assumer : « Lorsque dans les ministères ils expliquent que les ‘instit ont déjà été bien traités’, ça sous-entend par rapport à leur faible niveau de recrutement ». Ce qui n’est pas faux. « Oui, mais face à l’urgence, qui les a sorti de leurs études pour les recruter comme instit à l’époque, au lieu de faire venir des compétences ?! On aurait dû les laisser étudier en 3ème au lieu de les inciter à travailler tout de suite ! »

Un propos qui éveille un écho familier du côté du Centre Universitaire de Dembéni, où les professeurs déplorent de voir partir leurs élèves doués après ou en cours de licence, pour enseigner comme contractuels… Autre temps, même démarche ?

D’un côté les syndicats admettent ce décalage entre la cotisation et l’échelon, de l’autre, ils impliquent la gestion par l’Etat… Y aura-t-il un compromis ?

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

2 Commentaires

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