Exercice incendie sous les projecteurs à la centrale EDM des Badamiers

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Un débrief sous les flashs pour Yacine Chouabia
Un débrief sous les flashs pour Yacine Chouabia

L’ai-je bien géré ? C’est un peu face à un miroir que se retrouvait le staff de crise, d’Electricité de Mayotte ce jeudi matin en conviant la presse, « ils sont nerveux, ils ont envie que tout se passe bien », nous confiera un des salariés de la Centrale. Nous avons donc pu assister à quelques séquences d’action de lutte contre un départ de feu.

C’est la 1ère fois que les médias sont conviés à un exercice du Plan d’Opération Interne (POI) qu’EDM déclenche chaque année. Une opération sécurité grandeur nature qui lui permet de tester son organisation, les méthodes d’intervention et les moyens nécessaires à mettre en œuvre pour protéger le personnel, la population et l’environnement. Et sa relation avec les médias lors d’un incident où la population est en attente d’information, et où il peut être compliqué de lui en donner.

C’est donc aussi l’organisation de la communication et la disponibilité d’un ou plusieurs référents qui étaient testées du côté des médias ce jeudi matin.

Départ de feu sur une cuve de rétention

Les agents pompiers d'EDM en action au fond, sous le regard du responsable de la Centrale en observateur
Les agents pompiers d’EDM en action au fond, sous le regard du responsable de la Centrale en observateur

Tout commence à 9h37, quand une petite alarme indique un dysfonctionnement à l’intérieur du site de la centrale sise aux Badamiers, en Petite Terre. Bientôt relayée par une alarme incendie plus puissante, 2 minutes après, les services de secours et d’incendie (SDIS) sont appelés. On apprend qu’il s’agit d’un départ de feu sur une bassin de rétention d’eau aérien, à la suite d’une fuite de carburant. Elle entoure une cuve de 800m3 de gasoil.

En attendant l’arrivée des secours depuis la caserne située en Petite Terre, les agents EDM qui ont suivi une formation de pompiers entrent en action. Les autres, ils sont 42 sur le site, se retrouvent au point de rassemblement. Quelques salariés du dépôt Total des Badamiers de l’autre côté de la route viennent aux nouvelles prés du grillage, puis repartent. Ils sont habitués nous disent-ils, leur société organise un exercice par mois.

Les journalistes n’ont rien d’autre à faire que de fixer la route pour guetter l’arrivée des pompiers, ils arriveront un quart d’heure après, « ils faisaient leur footing », plaisante-t-on à la centrale.

Proximité du dépôt Total

Mélange d'eau et de mousse
Mélange d’eau et de mousse

Ils déroulent deux lances, car sur le site d’EDM, plusieurs cuves de gasoil alimentent la centrale : « Une de 1.000 m3, l’autre de 800m3, deux de 50 M3 et enfin, 2 plus petites de 25m3 », vient expliquer aux journalistes Houmadi Ousseni, le responsable de la Centrale. Il rassure sur la proximité du dépôt de carburant Total : « Un tuyau d’eau sous terrain passe entre nos deux installations. En cas de problèmes, nous l’utiliserons de concert. Son responsable a respecté la procédure ce matin en me contactant dès que l’alarme a retenti. »

Pendant ce temps, les pompiers envoient un mélange de mousse et d’eau, « que l’on dose en fonction de l’importance de l’incendie. »

Un exercice réussi, juge Yacine Chouabia lors du debrief : « C’est à un incident majeur que nous vous avons conviés. L’incendie a été circonscrit en une demi-heure, grâce aux 10 agents EDM spécialisés, et au service du SDIS. Nous ne déplorons aucun blessé, et il n’y a eu aucun impact sur la production d’électricité ni sur l’environnement. Uniquement des dégâts matériels important. »

Deux équipes de pompier sont sollicitées en raison de la proximité de la cuve de 800m3 de gasoil
Deux équipes de pompiers sont sollicitées en raison de la proximité de la cuve de 800m3 de gasoil

Une intervenante extérieure en communication avait été recrutée pour venir en appui des services EDM, et donner les consignes à la presse. Communiquer en situation de crise n’a rien d’évident, c’est une première à souligner, qui en appellera d’autres, avec, pourquoi pas, une sollicitation des médias à l’improviste, « comme si on était dans la vraie vie », pour reprendre leur crédo.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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