C’est en quelques phrases et deux courtes vidéo du site Etudiant- Entrepreneur qu’Alexandre Kesteloot, Directeur du pôle entreprise à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Mayotte (CCIM), présentait le statut aux étudiants du CUFR de Dembéni. Ils étaient une quarantaine à avoir répondu présent.
Il suffit d’être bachelier pour accéder à ce statut d’Etat, « que vous soyez en cours d’études ou en fin. » La CCIM suit des adultes de 50 ans, pour certains des cours d’alphabétisation vont être mise en place.
Mais tous n’en ont pas besoin, comme l’expliquaient les deux formateurs : « Nous avons accompagné une dame qui ne savait ni lire le français, ni l’écrire. Mais elle voulait créer un douka (épicerie). En quelques mois elle l’a monté, l’a développé, et va même être racheté par une grosse société ! » Ils le répèteront, la réussite d’un projet, c’est à 70% la motivation.
Il faut donc trouver un bon modèle économique, et Alexandre Kesteloot est là pour vous y aider, épaulé par un outil, le Business Builder, « il est gratuit », sur lequel les jeunes jonglent avec leur portable. Il suffit d’entrer son projet et de le partager pour avoir le maximum d’avis, « au lieu de le garder pour soi comme c’est souvent le cas. » Il permet d’élaborer son Business plan, d’être suivi par un conseiller, de travailler en co-working.
Une fois que tout est bouclé, pour se lancer, il est possible d’obtenir le Diplôme Etudiant-Entrepreneur qui permet d’aménager les études pour dédier des heures au projet, et de prolonger les avantages étudiants comme les bourses, les mutuelles, etc.
Les étudiants étaient ensuite invités à se regrouper en atelier pour réfléchir à un projet, et le monter en suivant le plan défini : Quels sont les trois principaux problèmes à résoudre ? Les solutions ? Les indicateurs clés pour surveiller la vigueur de son activité, l’origine du financement… etc.
La peur d’échouer comme moteur
« Et si au bout c’est l’échec ?! », se méfie une étudiante. Une juste interrogation qu’il faut garder en tête, « se préparer à échouer, c’est une partie de la réussite », lui répondait Alexandre Kesteloot.
Parmi les étudiants présents, et de toutes les disciplines, 1ère année de droit , comme les L3 d’AES, très peu avait déjà une idée de création d’entreprise en tête. Et lorsque c’est le cas, ils pensent surtout « association ». C’est le cas d’une jeune habitante de Kahani : « Dans mon village, il y a beaucoup d’enfants déscolarisés. Je voudrais créer une association pour eux. » Les animateurs de la CCI répondaient Economie sociale et solidaire, puisque la valeur sociale devient peu à peu une réalité de entrepreneuriat.
Soef lui, souhaite créer une association pour réunir ses potes agents de sécurité, « ils sont tous passionnés d’arts martiaux et pourraient transmettre leurs valeurs aux jeunes en errance dans ma commune ».
Chez Ibrahim, les idées se bousculent : « Je veux créer une laverie au sud, mais je crois qu’il n’en existe même pas à Mayotte. J’ai aussi l’idée de lancer une société de sécurité qui garderait votre maison pendant que vous êtes au boulot la journée. »
Quant à Naïra, nous lui laisserons le mot de la fin : « J’ai envie de créer car je sais que je vais trop galérer au niveau recherche de boulot, mais je ne sais pas encore quoi ! » La création est aussi vue comme une bouée de sauvetage à Mayotte.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
* Dans l’après-midi, les étudiants pouvaient rencontrer, CV en main, des entreprises comme SOMAGAZ, SOMACO, SODIFRAM, SMCI, SGTM, Mayotte 1ère, Luvi, IMPRIMAH, Colas, EDM, l’Agence de l’île, Avis, Cabinet Mahorais de conseils, Tifaki Hazi