Ils étaient tous sur leur 31, vêtus de leurs habits traditionnels, djellabas ou costumes cravates, en tout cas tous coiffés d’un kofie, pour les hommes, salouvas et kishalis pour les femmes.
La médaille du travail est automatiquement décernée en récompense de l’ancienneté de service et de la qualité des initiatives prises dans son travail par l’agent. Elle est d’argent pour 20 ans de service, de vermeil pour 35 ans, d’or pour 40 ans, et grande médaille d’or au delà.
Ils étaient 3 à se voir décerner une médaille d’or, des mains de la 1ère vice-présidente Fatima Souffou, Chargée de l’Administration générale : Hassani Houmadi, salarié de la Direction du numérique et des systèmes d’information, Jean-Ernest Ollier, Direction des affaires foncière, et Abdul Hakim.
Un spécialiste du dialogue social au sein de la maison
« Elle récompense votre ancienneté et la qualité de votre travail, et surtout, vous subvenez aux besoins de votre famille, bien présente en ce jour », appuyait Soibahadine Ibrahim Ramadani, le président du conseil départemental, qui soulignait aussi les améliorations en matière de droit du travail et des conditions salariales.
Car fidèles, les agents ont tout intérêt à l’être, du moins depuis ces 3 dernières années d’indexation des rémunérations, qui atteindra 40% d’augmentation l’année prochaine.
Parmi les avancées, le président annonçait « la création du poste de chargé de mission en charge du dialogue social, dont l’appel à candidature est en cours. »
Certains étaient arrivés de bonne heure ce lundi matin. Assis au deuxième rang, ils évoquent leur parcours. Cela fait 23 ans que Saindou Mouhamadi est employé de la collectivité, « je suis actuellement mécanicien ». Intégré en 2009, il explique comme ses voisins de siège, Hamada Maoulana, menuisier depuis 28 ans, Abdou Hadrimi, 35 ans, technicien du foncier ou Abdou Ali Saïd Bonovo, matelot depuis 35 ans au Service des transports maritimes, que leurs ancienneté de services avant 2009 ne sera pas prise en compte pour leur retraite.
Deux noms pour une médaille
Ils ont d’ailleurs du mal à voir clair dans le calcul de leur future pension : « Nous ne savons pas à qui nous adresser », assurent-ils.
Hatubou Antoy, Directeur du service de ressources humaines du département, nous explique avoir envoyé un courrier à tous les proches retraités pour les informer de leurs droits, « mais nous mettons peu à peu en place un service fiable pour informer tous les autres. » En cas de litige, c’est la Sécurité sociale qui tranche.
Une remise de médailles qui pouvait aussi provoquer des fous-rires lorsque deux homonymes se présentaient en même temps sur scène !
Les colliers de fleurs s’entassent sur les épaules des agents les plus appréciés et les plus entourés, comme ce fut le cas pour Zahara Moumini, agent de la Direction des ressources humaines, qui totalise 34 ans de service, la première femme à être médaillée de la matinée, et qui ne put retenir ses larmes.
Après la pose méridienne, la cérémonie se poursuivra cet après-midi.
Anne Perzo-lafond
Le Journal de Mayotte