A quatre jours de son arrivée dans l’océan Indien, Marine Le Pen a reçu trois journalistes de la presse de l’Outre-mer à Paris pour présenter sa visite. Elle sera à La Réunion à partir de dimanche puis à Mayotte les 30 novembre et 1er décembre prochain.
A La Réunion, la présidente du Front national a choisi les circonscriptions où elle a obtenu ses meilleurs scores («13 à 14 % aux présidentielles 2012 et aux européennes 2014», a-t-elle indiqué de mémoire). Ces zones correspondent aux endroits où la fédération FN réunionnaise est la mieux structurée. A La Réunion, le FN revendique entre 600 et 700 adhérents.
Marine Le Pen sera ensuite à Mayotte pour deux jours. Elle tiendra un « banquet républicain » à Mtsamboro et assure vouloir rencontrer beaucoup de personnes y compris des gens qui ne partagent pas ses idées.
Celle qui est désormais candidate à l’élection présidentielle avait dû renoncer en mai 2015 à une tournée en Guadeloupe et à la Martinique, rappelant ainsi les déboires rencontrés par son père, Jean-Marie Le Pen en 1987, qui n’avait pu se poser en Martinique. De même, en 2000, son transit à la Guadeloupe avait provoqué une émeute à l’aéroport. «Je suis souvent saisie, raconte Marine Le Pen, par des compatriotes qui aimeraient m’entendre. Il y a un noyau d’activistes un peu violents qui cherchent à empêcher ma venue, c’est dommage.»
Un discours bien rodé
Ce souvenir des opérations coups de poing contre le voyage de son père reste pourtant un souvenir marquant pour elle. «Ça a été une chance, mon premier déplacement politique à la place de mon père», se souvient-elle, elle avait alors 19 ans. Depuis, elle est revenue en Martinique en 1992, lors de la campagne contre le traité de Maastricht avec Bruno Gollnisch. «Depuis, assure-t-elle, j’ai visité tous les territoires sauf Wallis et Futuna», affirme-t-elle.
Ses positions sur les Outre-mer semblent déjà bien rodées. Elle raille ceux qui prônent à longueur de discours que «l’Outre-mer est une chance pour la France» mais qui «ne lui donne aucune chance, particulièrement depuis la fin du mandat de Jacques Chirac, le dernier président à avoir eu de l’affection et un intérêts réels pour l’Outre-mer.» Elle affirme qu’avec elle, il y aura un ministère de plein exercice de la Mer et l’Outre-mer. «L’Outre-mer doit être au cœur de cette politique stratégique de développement de la mer», indique-t-elle.
La départementalisation de Mayotte est acquise
Marine Le Pen propose de concevoir avec les collectivités territoriales et l’Etat une «politique stratégique, de créer une université des métiers de la mer, des zones de développement prioritaire.» «On va faire des bateaux et les faire naviguer. L’Etat régalien va mettre en place la protection et l’exploitation de notre domaine maritime», explique-t-elle. Parmi ses propositions, on trouve aussi la prise en charge des transports des biens de première nécessité Outre-mer et la préférence régionale au même titre que la préférence nationale . Elle propose même de faire en sorte que les étudiants ultramarins dans l’Hexagone soient prioritaires pour le logement.
Concernant Mayotte, elle ne reviendra pas sur la départementalisation… «mais c’était de la folie de la faire dans l’urgence», dit-elle. En matière d’immigration, elle parle de «nécessaires décisions de fermeté» comme en Guyane où elle veut «couper les pompes aspirantes». Il est aussi question de «suppression totale du droit du sol et pas seulement à Mayotte» et de restriction du droit d’asile.
Face aux accusations de racisme
Elle admet que les réactions parfois violentes aux déplacements de personnalités du parti d’extrême droite, particulièrement aux Antilles, sont liés aux accusations de racisme auxquelles fait face le Front national: «Il y a des racistes au FN comme dans tous les autres partis, admet-elle, mais nous, quand on les attrape, on les vire !» Et Marine Le Pen d’assurer que son «père n’a jamais été raciste, mais il avait un goût immodéré de la provocation. Cette accusation vient de nos positions contre l’immigration.»
Il y a quelques années, répondant à un questionnaire de Proust dans un magazine, elle avait répondu «Mayotte» pour une île. «J’ai dit Mayotte parce que c’est une Île sublime, très sauvage avec un lagon magnifique, mais complètement abandonnée.»
Après l’océan Indien, Marine Le Pen souhaite se rendre en Guyane, «avant le 20 décembre», un département où le Front national revendique 500 adhérents.
RR
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avec le JIR.
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