Une croissance de près de 7,9%: Ils sont nombreux les pays et territoires à rêver d’un tel chiffre. En 2013, l’ensemble des richesses produites à Mayotte a atteint 1,817 milliard d’euros. En 2012, la croissance n’avait été «que» de 6,8%, pénalisée par les conséquences du mouvement social contre la vie chère. Un an plus tard, Mayotte a donc retrouvé le rythme qui prévalait auparavant.
La croissance mahoraise est portée par trois moteurs puissants. D’abord, la consommation des administrations publiques. Cet argent public contribue aux trois quarts de la hausse de la richesse. Cette «consommation publique» s’élève à 1,12 milliard d’euros soit 60% du PIB, plus du double de ce qui est observé au niveau national (24%). La raison : la mise en place de l’indexation.
C’est la première fois que l’on mesure concrètement les effets de cette sur-rémunération des fonctionnaires sur l’économie mahoraise. Incontestablement, elle modifie profondément la donne et booste la richesse du département. De même, les dépenses de l’assurance maladie et maternité en 2013 connaissent une forte hausse, grâce à la mise en place progressive des minima sociaux. Les prestations sociales augmentent de 28% même si elles restent encore très loin du niveau constaté en métropole.
Grand boom pour les ménages et investissements
En cascade, cette dynamique active le 2e moteur de notre croissance: la consommation des ménages. Elle s’élève à 956 millions d’euros en 2013 (51% du PIB), soit une part proche de celle observée au niveau national (54%). Deux chiffres à retenir: d’une part, le pouvoir d’achat moyen augmente de 5,4% et d’autre part le revenu disponible brut (RDB) des ménages s’envole de 9,5% (pour atteindre près de 6.000 euros en 2013).
De la même façon, les rémunérations des ménages décollent de plus de 3,5%. Et si l’indexation joue, du côté du privé aussi les augmentations sont sensibles. Ainsi, le revenu des entrepreneurs individuels progresse très fortement, de plus de 12%.
Enfin, 3e élément très positif pour la croissance, l’investissement des entreprises connaît un boom impressionnant. Il augmente de 33 millions d’euros soit +11,4% pour s’établir à 322 millions d’euros. Sa part dans le PIB (18%) s’accroît et se rapproche des standards nationaux (22%).
La valeur ajoutée (VA) dégagée par les sociétés progresse elle aussi de 11% (à 424 millions d’euros) et celle des administrations publiques de 4,7%.
8.350€ de richesse par habitant
Une seule donnée tire notre PIB vers le bas. Il s’agit, sans surprise, de notre balance commerciale dont les niveaux restent catastrophiques. Le solde du commerce extérieur s’établit désormais à -540 millions d’euros (contre -466 millions d’euros en 2012). Alors que nos exportations restent anecdotiques, les importations grimpent de 79 millions d’euros et les dépenses des Mahorais en dehors de Mayotte progresse de 10 millions d’euros.
Le PIB augmente donc de près de 8% et, c’est l’autre bonne nouvelle, ce chiffre permet au PIB par habitant de progresser, lui aussi, fortement malgré notre démographie galopante. La richesse par habitant est en hausse de 5% sur un an et atteint 8.350 euros en 2013. On est encore très loin des 42.500 euros de la métropole mais le grand rattrapage semble bel et bien en marche.
RR
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