La visite de Marine Le Pen dans l’océan Indien se déroule, jusqu’à présent, dans un climat relativement «apaisé», pour reprendre le slogan de la présidente du Front national, très loin du tumulte de sa précédente visite en 2012 à La Réunion. Après 3 jours chez nos voisins où elle espère réaliser un résultat historique aux prochaines élections présidentielles, elle a posé le pied à Mayotte en fin de matinée ce mercredi.
A Pamandzi, aucune manifestation d’hostilité, au contraire. Ses partisans lui avait préparé un «accueil populaire», dans la plus pure tradition mahoraise, avec les chants de l’association «Evi Danse» de Labattoir dont les membres lui ont offert un salouva. Marine Le Pen goûtait manifestement le moment: elle est restée 10 minutes dans l’aérogare pour profiter de l’instant. «J’ai déjà eu de bons accueils. Mais ici, c’est chantant, coloré, c’est un vrai bonheur», a-t-elle indiqué à une question de la journaliste du JDM.
Son programme pour les Outre-mer
Depuis plusieurs jours, Marine Le Pen détaille son programme pour les Outre-mer, construit autour de quelques mesures clairement audibles.
Créer un ministère de la Mer et des Outre-mer, supprimer à terme la sur-rémunération des fonctionnaires, réforme le code de la nationalité et supprimer le droit du sol («l’une des premières mesures») et appliquer la priorité nationale dans le système scolaire. Concernant l’immigration clandestine «totalement dérégulée», notamment à chez nous mais aussi en Guyane, elle préconise «la fermeté de l’Etat».
«Partout nous augmenterons les effectifs de la police aux frontières et les moyens de surveillance. C’est sûr, c’est pas du Fillon», a déclaré Marine Le Pen lors d’un meeting devant quelque 300 partisans à La Réunion.
Chez nos voisins, elle a en effet commencé à dérouler ses attaques contre le nouveau candidat de la droite, François Fillon. Elle a ainsi prédit que les Outre-mer seraient, avec le milieu rural, «les premières victimes de l’austérité massive» du candidat des Républicains. «Ce sont les territoires les plus fragiles qui paieront le prix le plus lourd», a-t-elle averti.
Contre la vie chère
En matière économique, elle veut attirer les investissements extérieurs en remettant en place des dispositifs d’allègement de charges ou de défiscalisation (dispositifs Pons, Perben, Girardin, etc.) et créer des «Zones ultramarines françaises d’investissement prioritaire», pour lutter «contre un chômage endémique».
Sujet cher aux Ultramarins, elle a dénoncé «la concurrence déloyale» qu’instaure selon elle l’Union européenne, qui «permet d’importer des produits en Europe qu’on n’a pas le droit de produire», et «fragilise» l’économie des Outre-mer.
Et pour lutter contre la vie chère, plainte récurrente des Ultramarins, elle propose de revenir sur l’octroi de mer (taxe sur les produits en Outre-mer, qui finance les communes), qui est selon elle « responsable de l’inflation ».
Militants, maires, cadis et agriculteurs
A Mayotte, après l’aéroport, direction la barge pour la présidente du Front national où un autre «accueil populaire» était prévu avant d’entamer son agenda, chargé. Elle doit commencer par recevoir le bureau exécutif du FN local, présidé par l’ancien vice-président du conseil départemental Soiderdine Madi avant de se rendre à Mtsahara, (commune de Mtsamboro) pour évoquer la question de l’immigration et des kwassas. Elle se rendra ensuite sur les plateaux TV.
Demain, ce sont les cadis qui la recevront à Mamoudzou, puis la Chambre d’agriculture (CAPAM) et le maire de Koungou, Assani Saindou Bamcolo, qui sera donc le 2e maire ultramarin à l’accueillir après Thien Ah Koon, le maire du Tampon, la 4e commune réunionnaise.
Elle échangera enfin avec le «Collectif du sud» puis à nouveau les organisations agricoles.
La rédaction
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