L’issue des élections qui s’étaient tenues le 14 octobre dernier ne faisait aucun doute à court terme, puisqu’une seule liste avait été validée par la préfecture : celle menée par Salime Soumaila, arrivée dans les temps. Mais à moyen terme, on savait déjà que son couronnement serait menacé par le recours de ses concurrents malheureux, dont la liste n’avait pas été retenue.
Ils sont deux dans ce cas : Nassur Mohamadi, qui en plus de l’annulation des élections, demande au tribunal administratif d’annuler les arrêtés du préfet de Mayotte fixant les modalités de recevabilité des candidatures. Il vise en particulier l’obligation d’inscription sur la liste d’un artisan d’art. Or, il n’y en a qu’un sur Mayotte. Du moins c’est ce que l’on pensait. En tout cas, il est inscrit sur la liste gagnante de Soumaila.
Erreur de catégorie
Le Taximan Madi Baco introduit de son côté un recours, « deux de ses membres exercent un métier d’art, mais n’ont pu être inscrits dans la section correspondante », rapporte sa requête.
Il accuse aussi les membres de la liste élue d’avoir manœuvré, pour qu’il n’en reste qu’une. Mais surtout, il avance que le seul artisan d’art de Mayotte, Bruno de Villeneuve, était en fait inscrit auparavant sur les arrêtés de la préfecture dans la catégorie « services ». Une « manœuvre » avance-t-il, non directement imputable aux candidats inscrits sur la liste, mais qui « altère les résultats du scrutin ». Ce qui invalide la liste « Walezi Capeb FMBTP », et le jugement ordonne l’annulation des élections des membres de la chambre des métiers et d’artisanat de Mayotte.
Il faudra donc revoter. Mais sans évolution des modalités d’inscription des artisans d’art, le problème risque de se poser à nouveau…
A.P-L.
le Journal de Mayotte
