Pour n’avoir pas étayé ses propos de preuves tangibles, Salim Nahouda a été accusé par la Chambre d’appel de diffamation envers Ida Nel, et sa société Mayotte Channel Gateway, ainsi qu’envers l’ancien président Zaïdani. On ne reviendra pas en détail, mais il s’agissait de corruption dans le cadre de la passation de la Délégation de service public de la gestion du port de Longoni.
La peine de la première instance a été confirmée, et ce sont 27.000 euros que le secrétaire départemental de la CGT Ma devra acquitter, pour un tiers à Ida Nel, un second à sa société MCG, et enfin à Daniel Zaïdani. S’y rajoutent quelques centaines d’euros de frais fixes.
En première instance, l’avocat de Salim Nahouda avait justifié les propos de son client sur une radio locale, « c’est la parole du peuple qu’il portait sur les ondes ». Alors qu’en appel, l’avocat de MCG lui avait reproché de se présenter au nom du peuple sans en avoir la légitimité, le syndicaliste, qui agit en défense de la SMART, rétorquait qu’il s’agissait de la préservation des emplois de 180 salariés.
Une obole contre la vie chère
C’est donc logiquement que Salim Nahouda fait appel au peuple, au nom de la défense des intérêts de Mayotte qu’il appelle à la solidarité de tous pour acquitter sa peine : « Un comité de soutien a été créé par Faouzia Cordji et quelques femmes leader et du marché. Nous voulons montrer qu’il s’agit de combattre ensemble pour la défense des emplois, et aussi pour préserver le pouvoir d’achat de la population. Pour rentabiliser les grues, la responsable de MCG augmente les tarifs du port, ce qui se répercute sur le consommateur », explique Salim Nahouda au JDM.
S’il manque des subsides, le syndicat CGT Ma y pourvoira, assure-t-il. Avec son conseil, il va se pencher sur la lecture des attendus du jugement, avant de décider d’un éventuel pourvoi en Cassation. Un ultime recours à la justice sans preuve supplémentaire, notre syndicaliste serait-il kamikaze ?! « Pas du tout, assure-t-il, en rappelant que son avocat n’avait pu être présent à l’audience d’appel, nous avancerons les 31 griefs que nous avons compilés. »
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte