Six programmes pour les six prochaines années. Le Syndicat Intercommunal d’Eau et d’Assainissement de Mayotte (SIEAM) devrait décroché un financement de 46,5 millions d’euros jusqu’en 2021 pour mener à bien six projets. Les deux institutions doivent boucler le dossier avant la fin de l’année.
Ce sont d’abord les projets d’assainissement qui vont bénéficier d’une partie de cette somme. Certaines installations existantes vont être modernisées et le réseau va continuer à s’étendre. Le SIEM s’est donné 3 ans pour mettre en service des stations de traitement des eaux usées de Petite-Terre, Sada, Tsingoni, Koungou et Mamoudzou Sud à Tsoundzou II. Si tout se passe bien, elles devraient être totalement opérationnelles d’ici à 2020.
Ce chantier colossal se poursuit donc, même si le SIEAM est encore loin de réunir les sommes qui seraient nécessaires pour avancer aussi rapidement qu’il le devrait. Les directives européennes imposent en effet une maillage du département en termes de traitement des eaux usées que nous sommes encore très loin d’atteindre. Pour ce seul chantier de l’assainissement, on parle de sommes à mobiliser de l’ordre de 600 millions d’euros.
La 3e retenue collinaire
Les autres projets à bénéficier de ces fonds concernent les réseaux d’eau. Il s’agit de progresser dans le raccordement de quartiers non encore desservis aux réseaux d’eau potable. Les zones agricoles sont également concernées. C’est aussi la réalisation de la 3e retenue collinaire qui est financée, à proximité de l’installation déjà existante à Combani. Les contraintes liées aux tensions sur les approvisionnements en eau que nous connaissons régulièrement à la fin de chaque saison sèche seraient ainsi en partie résolue.
Pour venir à bout de ces investissements titanesques, le SIEAM tente de mobiliser tous les fonds auxquels il peut prétendre. L’Etat met directement la main à la poche, via les fonds pour l’investissement du ministère des Outre-mer ou encore ceux de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques. Le syndicat monte aussi des dossiers pour les fonds FEDER de l’Europe. Outre la CDC, l’AFD est également sollicitée pour prêter des sommes importantes. Ainsi, en juillet dernier, l’Agence française de développement avait débloqué 2,25 millions d’euros pour l’assainissement.
Mais tout ceci ne peut se mettre en place qu’avec des comptes sérieux et crédibles. Il élabore actuellement, un «Contrat de progrès» pour permettre à l’ensemble des acteurs d’avoir une visibilité à moyen terme sur ses comptes et ses plans de financements. Peu à peu, il parvient tout de même à avancer dans la réalisation de ses budgets. D’ici à 2021, le syndicat espère pouvoir financer près de 200 millions d’investissements.
RR
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