Pas encore bouclées, les investigations sur la mort d’une figure de Mayotte, Frédéric d’Achery, en mai dernier, sont relancées. Selon les informations de nos confrères du JIR, les policiers portent un nouveau regard sur cette procédure depuis les derniers rebondissements dans l’enquête sur l’agression d’une avocate de Mamoudzou et le placement en détention provisoire de Guito Narayanin soupçonné d’être le commanditaire de ces violences.
Existe-t-il un lien entre les deux affaires? C’est clairement ce que cherchent à savoir les policiers. C’est pourquoi de nouvelles vérifications sont en cours.
Dans l’état actuel du travail des enquêteurs, l’agression de l’avocate, en septembre 2015, apparaît comme liée au conflit entre Frédéric d’Achery et Guito Narayanin, le premier dénonçant l’exploitation de sa carrière par le second, le groupe IBS. L’ancien élu mahorais avait obtenu l’expulsion de l’entrepreneur réunionnais qui contestait cette décision.
Depuis vendredi dernier, Guito Narayanin est soupçonné d’avoir payé quatre gros bras pour agresser l’avocate de Frédéric d’Achery, Me Sylvie Sevin. Mais les exécutants présumés se sont trompés de cible en s’en prenant à une collaboratrice du cabinet de Me Sevin.
De source judiciaire, le dossier contient des éléments à charge très sérieux contre Guito Narayanin, notamment des contacts entre lui et le groupe des agresseurs, dont trois étaient venus de la Réunion avec du cash pour financer leur expédition punitive.
Une mystérieuse agression
Ce qui intrigue désormais la juge d’instruction Sylvie Roy et les policiers est que, huit mois plus tard, en mai de cette année, Frédéric d’Achery, 82 ans, a été agressé dans sa maison de Kangani à coups de marteau.
Quelques jours après, l’octogénaire est décédé à la suite d’un malaise cardiaque. Ce drame avait suscité une vive émotion dans le département et les hommages avaient été unanimes et nombreux.
L’autopsie a déterminé que son décès n’a pas été provoqué directement par l’agression mais les médecins considèrent que les coups reçus ont pu être un facteur expliquant la dégradation subite de son état de santé.
Un «second contrat»?
Les responsables de cette agression n’ont jamais été retrouvés. S’agissait-il de cambrioleurs comme cela est possible compte tenu de l’explosion du nombre de vols très violents dans le département depuis quelques années? Ou les malfrats avaient-ils un tout autre objectif? On l’ignore.
Une chose est sûre cependant: les quatre gros bras qui ont agressé l’avocate ne pouvaient pas être ceux qui ont attaqué Frédéric d’Achery car ils avaient été interpellés et se trouvaient en détention provisoire au moment des faits. Mais l’un d’eux aurait indiqué qu’il avait entendu parler d’un «second contrat». Est-ce la réalité et dans ce cas, de quoi s’agissait-il? C’est ce que veulent savoir les enquêteurs.
RR, le JDM
avec Jérôme Talpin, le JIR.
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