Mamoudzou: La traque des vendeurs à la sauvette s'intensifie

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Les vendeurs illégaux installés dans la mangrove de Kawéni
Les vendeurs illégaux installés dans la mangrove de Kawéni
Les vendeurs illégaux installés dans la mangrove de Kawéni

Si la mairie de Mamoudzou a toujours tenté de réduire le nombre de vendeurs clandestins qui sévissent dans sa commune, elle a décidé de passer à présent à la vitesse supérieure. Depuis le début du mois, une collaboration s’est mise en place entre la police municipale et la police nationale pour pouvoir réaliser deux opérations de contrôle par semaine.

«Les vendeurs à la sauvette sont source de nombreux problèmes pour la commune», affirme M’dogo Anfane, le responsable de la police municipale de Mamoudzou. «Outre le fait qu’ils créent une concurrence déloyale pour les commerçants déclarés, cela crée des soucis d’occupation illégale de l’espace public», poursuit-il.

Le policier nous précise que leur présence est particulièrement problématique au niveau de la barge. «L’encombrement de l’espace rend difficile le partage des voies et la bonne circulation des usagers. En outre, il empêche toute tentative d’aménagement des lieux pour les personnes handicapées». Cette présence viole également le nouvel arrêté municipal, rendant payante l’occupation de l’espace public. Ces vendeurs clandestins sont donc désormais doublement dans l’illégalité.

Un manque d’effectif de la police municipale

La grogne des commerçants déclarés envers les vendeurs à la sauvette qui leur «volent des clients» est une problématique de longue date à Mayotte. En s’exemptant de taxes légales, ceux-ci peuvent se permettre de pratiquer des prix défiant toute concurrence.

Kawéni, marché couvert mais aussi Doujani et Mtsapéré: vendeurs et policiers jouent au chat et à la souris dans de nombreux endroits
Kawéni, marché couvert mais aussi Doujani et Mtsapéré: vendeurs et policiers jouent au chat et à la souris dans de nombreux endroits

«On ne ferme pas les yeux sur ce phénomène, mais à cause du manque d’effectif, il est difficile d’opérer des contrôles sur toutes les zones à la fois», explique M’Dogo Anfane. Les petits vendeurs à la sauvette ne se contentent pas de la barge et du marché couvert, mais exercent leurs activités illégales jusque dans la mangrove de l’entrée de Kawéni. L’un de ces vendeurs à la sauvette nous a d’ailleurs assuré «être posté tous les jours à cet endroit pour vendre ses fripes». D’autres préfèrent se livrer à leurs activités plus près du centre et ne trouvent refuge dans la mangrove que lorsque les circonstances les y obligent.

Des marchandises achetées… aux commerçants

«Rien ne permet d’affirmer que les marchandises vendues clandestinement sont des marchandises volées», affirme le responsable de la police municipale. S’il en ignore la provenance exacte, il pense toutefois qu’il s’agit de marchandises achetées à Dubaï que les commerçants légaux n’ont pas réussi à écouler. Certains les écoulent donc aux vendeurs clandestins pour une bouchée de pain, ce qui leur permet à leur tour de pratiquer des prix très bas. Le serpent qui se mord la queue, en quelque sorte.

Dans un mois, la police municipale dressera un bilan de sa collaboration avec la police nationale dans ses opérations de traque aux vendeurs à la sauvette. D’autres collaborations sont également envisagées par la commune, notamment avec la PAF et la Dieccte. Si ces opérations se limitent pour le moment au marché couvert et à ses environs, la municipalité espère bientôt pouvoir les étendre à l’ensemble du territoire communal. De nombreux vendeurs à la sauvettes ont en effet été repérés à Mtsapéré et à Doujani. «Il est important pour l’image de notre chef-lieu de pouvoir canaliser ce phénomène», conclut le responsable de la police municipale de Mamoudzou.

NG
www.lejournaldemayotte.com

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