Mohamed Majani veut faire de Mamoudzou une ville "où il fait bon vivre"

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Mohamed Majani avec le conseil municipal des jeunes à l'occasion de la présentation de ses voeux en 2017
Mohamed Majani avec le conseil municipal des jeunes à l'occasion de la présentation de ses voeux
Mohamed Majani avec le conseil municipal des jeunes à l’occasion de la présentation de ses voeux

Avec Mohamed Majani, il n’y a jamais de fioritures. Pas de longues envolées lyriques ou d’incantations. Juste les informations qu’il veut donner. Sans plus. Et la présentation de ses vœux pour 2017 n’a pas dérogé pas à la règle.

Pour son discours, il a dressé un constat sans fard d’un quotidien parfois difficile, égrainé la liste des nombreuses réalisations et de celles à venir. Il a aussi tenté de projeter ses administrés vers une ville apaisée.

«Nous avons voulu faire de 2016, une année utile pour les administrés et donner un sens à l’action publique». De fait, le maire poursuit la construction de sa ville. Avec trois mots d’ordre : salubrité, sécurité et proximité.

Concernant la propreté, si la mairie a pris le sujet à bras le corps avec 2 millions d’euros de budget, Mohamed Majani fait un constat amer: «Au vu des résultats, nous devons convenir que si c’était seulement une question de moyens, on aurait largement gagné la bataille de la propreté.» Car effectivement, une ville propre, c’est avant tout des citoyens sensibilisés. Bref, c’est l’affaire de tous les habitants, des Mamoudziens que la ville a voulu impliquer dans des opérations de «grand nettoyage» l’an passé, pendant que la collecte des ordures ménagères était externalisée.

La Marseillaise par des élèves du collège de Mgombani
La Marseillaise par des élèves du collège de Mgombani

En 2017, la salubrité sera encore à l’ordre du jour, avec trois états-généraux de la propreté, précédés d’une mission d’observation sur le comportement quotidien des usagers.

Le recul de la violence

Autre sujet majeur, la sécurité et la tranquillité. «Souvenez-vous de la prise d’otage de la population -je ne trouve pas d’autre mot pour qualifier la situation- par des bandes de hors-la-loi qui ont semé la terreur»… On se souvient, en effet, de l’annulation de la course de pneus en plein chaos urbain, avec des enfants bloqués dans des nuages de gaz lacrymogènes.

Mohamed Majani salue l’engagement de l’état. Au cours du second semestre, il «a permis de faire reculer, de façon significative, les actes d’une rare violence» que la ville a connu ces dernières années, estime le maire. Les polices, municipale et nationale, ont appris à travailler ensemble. «L’enjeu était de restaurer l’autorité publique et da faire en sorte que force reste toujours à la loi».

Le maire Majani entouré du président du département Ibrahim Ramadani et du préfet Veau
Le maire Majani entouré du président du département Ibrahim Ramadani et du préfet Veau

Mais le maire prévient: «Il faut rester vigilant car l’actualité récente prouve qu’un mauvais réveil est encore possible».

Occupations légales

Si le temps est donc venu de la «reconquête du patrimoine public», elle passe aussi par un appel aux propriétaires «qui acquittent des impôts locaux importants sans avoir la maîtrise de leur bien».

Le maire voudrait qu’ils aident la municipalité «à mettre des noms sur les nombreux anonymes qui occupent leur patrimoine immobilier. Ils pourront ainsi, soit régulariser leur situation, soit les expulser. Car il est clair que le statut quo n’est plus tenable»… Un lointain écho à la phrase d’Emmanuel Macron, pour tenter d’y voir plus clair dans des dossiers fonciers, toujours aussi inextricables.

Proximité et social

Egalement au bilan de 2016, l’installation de services publics de proximité : une antenne des déclarations des naissances au CHM en novembre, une mairie annexe à Passamainty en juillet dernier avant celles de Kawéni et Mtsapéré dans les mois qui viennent.
Si 2016 a été l’année de la numérisation de plus de 72.000 actes de naissance, de mariage et de décès, 2017 sera celle d’un accès «plus fluide» aux services municipaux, promet le maire.

Du Hip Hop pour accompagner les festivités
Du Hip Hop pour accompagner les festivités

Du côté du social, Mohamed Majani revendique l’attribution d’aides exceptionnelles à 126 familles pour un montant de 32.600 euros, mais également des aides matérielles ou des bons alimentaires pour 35.000 euros. «Pour 2017, l’action sociale de proximité sera renforcée par des permanences décentralisées dans les médiathèques et les MJC pour être davantage au plus près de la population», promet-il.

141 classes en rotation

Dans le dossier des écoles, les problèmes restent importants: Mamoudzou compte 432 salles pour 573 classes, soit un déficit de 141 salles de classes… alors que 430 élèves de plus sont entrés dans les écoles entre 2015 et 2016. Pour autant, la mairie poursuit son programme de rénovations: 3 groupes scolaires ont été concernés en 2016 et d’autres sont déjà engagés.

En 2016, la mairie a apporté un soutien logistique ou financier aux associations (490.000€) et aux nombreux événements qui s’installent dans la ville (70.000 euros) dont les 10km de Mamoudzou, le «All Star game» de basket, la course de pneus… auxquels se sont ajoutées des «actions populaires» initiées par la ville: «Mamoudzou à l’Euro de foot», «la caravane de l’euro», le «FesCuMa».

Des équipements et un recensement

Relever le défi d'une ville où il fait bon vivre
Relever le défi d’une ville où il fait bon vivre

Pour 2017: La rénovation d’une dizaine d’équipements sportifs, l’équipement en éclairage public, le déploiement de la vidéo-protection avec 62 caméras (en partenariat avec l’Etat), la mise en place du stationnement réglementé, plan paysage… «De plus, nous avons noué un partenariat avec un groupement spécialisé dans la réalisation des transports en commun», annonce le maire. L’immense chantier devrait permettre de «requalifier et structurer les espaces publics et contribuer à la rénovation des fronts de mer».

Désormais associée à Dembéni dans la CADEMA, Mamoudzou sait qu’elle «un défi important à relever pour faire de (la) commune et de l’agglomération des lieux où il fait bon vivre», reconnaît le maire qui espère qu’il connaîtra réellement le nombre de ses administrés en 2017. Il s’apprête à suivre attentivement le déroulement du nouveau recensement.
Il a même équipé certains services d’un système d’information géographique qui permet de disposer d’une photographie, à jour, de tous les espaces de l’agglomération. «Nous pouvons désormais les confronter avec les données utilisées par l’INSEE», prévient le maire.

RR
www.lejournaldemayotte.com

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