Le président de cette association, Foumo Silahi, adopte d’emblée un ton indigné et qui va crescendo au fur à mesure que monte son exaspération. Il explique que Mayotte a été dans son passé une terre d’asile pour les opprimés : « Elle l’est restée. Grâce à notre hospitalité, beaucoup de familles jouissent des bienfaits et des possibilités qu’offre la stabilité politique de notre île. Or, ces dernières années, nous connaissons une recrudescence de la violence qui bouleverse profondément son développement paisible. »
Sont visés les coupeurs de route, l’Occupation illégale de domaines publique et privés, la destruction de biens publics et privés, les vols et agressions de tout genre. Des actes qui « continuent de faire trembler encore bon nombre d’usagers de la route terrorisés ».
Au « ras-le-bol général », s’ajoute le sentiment que les victimes ne sont pas suffisamment prises en compte : « Elle se retrouvent alors sans accompagnement psychologique, administratif, ni financier et se voient contraint de s’accrocher à leur cellule familiale, elle-même déjà traumatisée. »
Dignité bafouée
Une prise en charge digne et un meilleur accompagnement des victimes de violence, « c’est le premier pas vers la reconquête de notre dignité bafouée par une poignée de bandits sans foi ni loi. »
Pour porter « la voix des sans voix », le « collectif de Citoyens vigilants et révoltés* » (CIVIREVOS) unis avec les familles des victimes de violences, décide mobiliser « les autorités compétentes sur la gravite de la situation. »
Ils avaient notamment initié le mouvement « Cortège de l’espoir » le 17 juin 2016, suivie par une réunion en préfecture.
Leur priorité repose sur la mise en place d’un Comité départemental de suivi des victimes afin d’accompagner dignement les familles meurtries. Un projet reçu favorablement en préfecture indique-t-il.
Il couvrira plusieurs axes : le suivi médical, le suivi psychologique, l’accompagnement administratif, la compensation financière, la garantie des droits, ou la reconnaissance d’un accident de travail.
Ils vont communiquer cette semaine pour expliquer leur démarche et sensibiliser la population.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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