Nous avons retracé la réactivité de certains maires des 8 communes du sud, qui se démènent chacun à leur manière pour alimenter en eau leurs administrés. Mais la situation ne s’améliore pas, pis, elle pourrait s’étendre à l’ensemble de l’île si le remplissage de la retenue de Dzoumogne se calque sur celui de Combani, c’est à dire quasiment à sec.
Les maires sinistrés demandent, que des mesures urgentes exceptionnelles soient prise « pour faire face à la crise de l’eau ». Les communiqués successifs du ministère des outre-mer traduisent les engagements financiers du gouvernement pour secourir la Polynésie : « 300 000 euros sont débloqués pour répondre, le plus rapidement possible, aux besoins de première nécessité de la population touchée par les conséquences des intempéries. » Mais les messages de solidarité pour Mayotte sont inexistants.
Dans un courrier adressé ce dimanche au préfet de Mayotte, les maires mettent en avant la scolarisation des enfants, déjà « pénalisée par les grèves des enseignants en fin d’année dernière », qui ne peut s’effectuer actuellement dans des « conditions d’hygiène et de sécurité satisfaisantes. »
Présence aux réunions
La SMAE est parvenue à raccorder certaines écoles, mais d’autres restent fermées, et d’autres, comme à Chirongui, ne sont ouvertes que 2h par jour. A ce sujet, les maires peuvent saisir les techniciens du Sieam, nous fait-on savoir au Syndicat des eaux, pour trouver des solutions. Les maires demandent au préfet d’appuyer l’accélération de ces raccordements des écoles au réseau ou aux rampes d’eau, ou, au moins, d’aider le financement de l’achat des bouteilles d’eau pour le premier degré, le vice-rectorat s’étant chargé des collèges et lycées.
Compte tenu des prévisions alarmistes d’une saison des pluies retardées, les élus locaux demandent au gouvernement de décréter l’île en état de catastrophe naturelle « afin que des fonds soient débloqués en urgence. »
Les 8 maires des communes en tour d’eau, demandent enfin à être présents aux réunions en préfecture « pour suivre l’évolution de la situation. »
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte