Ils ont tous les deux, mère et fils, le petit accent d’Agen qui leur colle à la langue, et cet air de prendre son temps qui se cale parfaitement avec Mayotte. L’île, ils ne la connaissaient que de loin, pour avoir vécu 10 ans à La Réunion il y a 20 ans. Frédéric Lemery y a même fait son service militaire. Ils y exerçaient déjà leur métier, forain.
Actuellement, c’est du côté du sud-ouest de l’Hexagone, la place des Quinconces à Bordeaux, les Landes, Agen, qu’ils promènent en famille leurs caravanes et leurs attractions d’auto-tamponneuses et de stands de vente de nougats et de churros. « Nous avons entendu parler de l’île récemment par un ami, et nous avons eu l’idée d’importer nos attractions, pour aller de villages en villages, mais on nous a expliqué qu’il n’y avait pas de place », explique sans jamais quitter son sourire Annie Lemery.
Ils demandent à être reçus à la mairie de Mamoudzou, pour expliquer leur projet, « que nous verrions bien s’installer sur le terre-plein de Mtsapéré. » Le site est maintenant aménagé et clôturé, et les places de parking sont nombreuses.
Toboggans aquatiques
Dans un premier temps, ils voient « petit », mais c’est déjà un « plus » pour Mayotte, « avec un manège enfantin, des auto-tamponneuses, deux boutiques foraines du type de la pêche aux canards et le stand de chichi. « Avec dans un deuxième temps, pourquoi pas un plus gros manège, et à plus long terme, des toboggans aquatiques. » Bon là, on est en pénurie, mais la mer n’est pas loin.
Un investissement de 300.000 euros que Frédéric Lemery ne fera pas les yeux fermés, « nous avons besoin d’un contrat suffisamment long pour l’amortir, au moins 5 ans. »
La sécurité sera renforcée par une fouille à l’entrée, et le manège sera grillagé, « quitte à l’enlever ensuite si tout se passe bien. » Ils ont prévu de recruter également, « et le tour de manège sera moins cher qu’en métropole », assure-t-il avant de nous parler assurance, responsabilité civile, « nous avons l’habitude. »
Ils ont obtenu la semaine dernière un accord de principe du conseil municipal de la mairie, qui doit fixer le loyer. « Nous reviendrons dans 4 mois pour signer le bail, il nous faudra prés de deux mois pour acheminer les manèges jusqu’à Mayotte ».
Enfants, préparez-vous à attraper la queue de Mickey… ou de makis ?
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte