C’était une des conditions préalables à tout décollage économique aux Comores : mettre un terme à la crise énergétique et permettre au pays d’être alimenté en permanence en électricité. Et cette condition est peut-être en passe d’être réalisée. Ce dimanche, Azali Assoumani a présidé la cérémonie officielle d’ouverture d’une centrale équipée de nouveaux groupes électrogènes. «Enfin le bout du tunnel», annonce en titre le journal comorien Al-Watan, surpris par l’affluence populaire pour cette inauguration, «comme si chacun tenait à venir ‘enterrer’ ici, à Vwadjuu, plus d’une décennie de délestages et à assister, en même temps, à ce jour ‘historique’».
«C’est un engagement que j’avais pris devant tous mes compatriotes, celui de mettre un terme aux délestages, d’assurer une fourniture régulière de l’électricité», a déclaré le chef de l’Etat comorien mettant en avant la possibilité d’un développement économique. Les délestages, imprévisibles et qui duraient pendant des heures dans la capitale et parfois des semaines dans le reste de l’île, ont fini par paralyser le fonctionnement de la majorité des petites entreprises. Mais pour le président comorien, il s’agit aussi avec ce nouvel équipement de «garantir la survie quotidienne des ménages».
Une capacité supérieure aux besoins actuels
Composée de neuf groupes, cette nouvelle centrale doit avoir la capacité d’alimenter en électricité l’intégralité de la Grande Comore 24 heures sur 24. Leurs 18 mégawatts annoncés doivent en effet permettre de couvrir largement les besoins énergétiques de l’île, estimés à 13 mégawatts au maximum.
«Rien, absolument et rien, n’est envisageable, quelle que soit la motivation, sans une énergie stable à un prix raisonnable. L’Etat a déboursé près de 7 milliards de francs comoriens (plus de 14 millions d’euros), l’équivalent de trois mois de salaires, parce que l’énergie est la priorité des priorités d’un gouvernement», a expliqué Azali Assoumani.
L’appui de la BAD
Le vice-président en charge de l’Energie, Djaffar Ahmed Saïd, a rappelé quant à lui, les difficultés que le pays a dû surmonter pour parvenir à installer cette nouvelle centrale: «Trouver les sept milliards n’a pas été chose aisée. Parce qu’il s’agit bien de fonds propres. Si nos prédécesseurs n’ont pas pu réaliser ceci, ce n’est pas parce qu’ils ne le voulaient pas, mais tout simplement parce qu’ils comptaient beaucoup sur l’aide extérieure».
En réalité, ces groupes électrogènes livrés par la société Caterpillar en novembre dernier, ont été financé avec l’appui de la Banque africaine de développement. Le projet comprend également l’appui technique d’une équipe française qui a collaboré à sa mise en œuvre.
Mais tout est loin d’être réglé. Ce retour de l’électricité en continu devait être simultanée sur l’ensemble de la Grande Comore. Ce n’est pourtant pas le cas car il faut encore réhabiliter une grande partie du réseau et la question des financements se pose une nouvelle fois. Les factures réglées par des consommateurs au niveau de vie peu élevé ne permettra pas de boucler les budgets.
Une nouvelle ère ?
Et si le directeur d’exploitation de la nouvelle centrale, Bernard Orliao, a parlé «d’une ère nouvelle pour les Comores», de nombreux observateurs et citoyens se montrent prudents. Certes, personne aux Comores ne boude son plaisir. Mais ils sont aussi nombreux à se souvenir qu’Azali Assoumani avait déjà inauguré une nouvelle centrale à Vwadju lors de son premier passage à la présidence. L’électricité a effectivement irrigué le pays avant que les pannes et les mauvaises gestions ne s’accumulent, ramenant l’énergie comorienne à la case départ.
Si rien n’est donc jamais acquis, la réalisation est évidemment à mettre au crédit du nouveau pouvoir, comme l’achèvement rapide de la route entre la capitale et l’aéroport, une autre réalisation attendue. Aux Comores, sans en rajouter, on se prend effectivement à croire en une nouvelle ère.
RR
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