Le maire de Ouangani promet d’intervenir sur chaque nouvelle construction illégale

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Un hectare de terrain visé par l'opération de "sécurisation" (Photos: gendarmerie)
Les pelleteuses détruisent les bangas illégaux en construction à Kahani vendredi dernier
Les pelleteuses détruisent les bangas illégaux en construction à Kahani vendredi dernier

«Maintenant que je connais la loi, j’interviendrai à chaque fois, immédiatement, pour stopper chaque nouvelle construction illégale». Ali Ahmed-Combo est tout à fait satisfait de l’opération réalisée en fin de semaine dernière dans sa commune. Et il en tire toute une série de leçons.

Menée conjointement par les services de la commune, la police municipale et la gendarmerie, l’intervention visait à détruire un grand nombre de bangas en cours de construction sur une parcelle appartenant à la commune. «Jeudi dernier, j’ai été alerté par un policier municipal qui venait de voir des chantiers de constructions illégales à Kahani. J’ai immédiatement pris ma voiture pour aller voir et j’ai demandé que les policiers municipaux fassent les constats. Il y avait déjà 4 ou 5 bangas montés», explique au JDM Ali Ahmed-Combo.

Un attroupement face aux démolitions, des tensions contenues par la gendarmerie et la police municipale
Un attroupement face aux démolitions, des tensions contenues par la gendarmerie et la police municipale

La parcelle concernée couvre un hectare. Elle n’est pas utilisée mais fait l’objet d’un projet de centre de tri temporaire. «Je m’apprêtais d’ailleurs à contacter le département et le SIDEVAM pour leur demander de clôturer pour éviter des occupations illégales. Ca fait plus d’un an et demi que ce projet existe sur cette parcelle», précise le maire.

Un village en chantier

Clairement, si le premier magistrat n’intervient pas, un village de bangas va rapidement s’élever. Jeudi soir, il contacte donc la préfecture et le colonel de gendarmerie pour savoir ce qui peut être mis en œuvre. «Je ne savais pas que les maires ont tout pouvoir pendant 48 heures pour faire stopper et détruire des constructions non autorisées en cours de réalisation. La loi était donc avec moi mais il ne fallait pas attendre».

Ali Ahmed-Combo, le maire de Ouangani, promet des actions systématiques
Ali Ahmed-Combo, le maire de Ouangani, promet des actions systématiques

De fait, l’opération va se préparer très rapidement. Et dès 15 heures vendredi, la police municipale reçoit l’appui de deux pelotons de gendarmerie. Les tractopelles vont pouvoir entrer en action. «En moins d’une journée, 7 bangas étaient déjà terminés et quand on est arrivé, il y en avait peut-être une centaine d’autres qui étaient commencés. Dans la nuit, ils avaient même tiré de l’électricité et amené des congélateurs !» indique Ali Ahmed-Combo.

Tirs de lacrymogènes

Les forces de sécurité se sont positionnés pour boucler le site face à plus d’une centaine de personnes qui n’étaient pas disposées à assister à la destruction des habitations qu’elles construisaient. La tension était palpable et l’attroupement menaçait de tourner à l’affrontement. Face aux jets de pierres essuyés par les forces de l’ordre, la riposte ne se fait pas attendre, avec des tirs de gaz lacrymogènes. Les gendarmes écartent également deux barricades dont une enflammée pour permettre la circulation autour du site.
La gendarmerie indiquait hier mardi qu’aucun blessé n’était à déplorer de part et d’autre.

Un hectare de terrain visé par l'opération de "sécurisation" (Photos: gendarmerie)
Un hectare de terrain visé par l’opération de « sécurisation » (Photos: gendarmerie)

«On est régulièrement confrontés sur la commune à des constructions illégales. Souvent, elles sont montées dans la nuit ou pendant le weekend quand on a moins d’effectifs pour voir ce qui se passe. Mais maintenant, je ne laisserai plus faire», affirme le maire.

Ali Ahmed-Combo est également intarissable sur l’action de la préfecture. «On a un préfet qui joue vraiment le jeu et qui vient à notre secours. Il nous rappelle le droit des personnes mais il nous informe aussi de la loi qui nous protège quand nous ne la connaissons pas».

Les tractopelles ont donc dégagé les poutres et les tôles de la parcelle… Jusqu’à la prochaine fois. «Il faut que le message passe : nous ne laisserons plus des gens venir s’approprier des terres. Il faut vraiment que les choses soient claires», conclut-il.

RR
www.lejournaldemayotte.com

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