Elle n’était pas punchy cette séance plénière. D’abord, il manquait Daniel Zaïdani qui aurait pu réagir aux interrogations amusées du président Soibahadine sur une subvention de 43.675 euros de déplacement à Antsohihy, à Madagascar, « vous n’y allez pas pour danser, au moins ? », s’adressait-il à son élu chargé de la coopération régionale. Une pique envers l’ancien président qui avait notamment financé le festival Donia de Nosy Be. Il s’agit cette fois de la participation annuelle du département au concours « Les 10 mots de la francophonie » du Festival Francojeunes, ouvert au moins de 25 ans.
Ensuite, la communication avait oublié d’envoyer un faire-part à la presse, donc peu de journalistes étaient sur les bancs de l’hémicycle, privant l’ambiance d’un petit côté cabotin de certains élus.
Les gros dossiers concernaient la protection de l’enfance et l’environnement, mais il s’agissait aussi de voter d’autres rapports qui font la vie du département. La réévaluation des indemnités des élus était au programme.
Non de leur propre initiative, puisqu’il s’agit d’appliquer le décret national du 26 janvier 2017, « on nous y oblige ! », glissait un président très en forme, qui voit son indemnité revalorisée de 45% par rapport à l’indice brut terminal de la fonction publique. Et non par rapport à sa précédente indemnité. C’est à dire qu’elle va passer pour lui, de 5.500 euros à un peu plus de 5.700 euros. Et à 10%, portant à 1.900 euros pour un conseiller départemental, 40%, soit 2.300 euros pour un vice-président, soit des augmentations de 200 euros en moyenne.
Dans l’idée de développer les parcours d’excellence, il s’agissait aussi de voter une Convention de partenariat entre le conseil départemental, le vice-rectorat et l’Institut National des Sciences Appliquées de Lyon.
Bourses : Plus de souplesses mais de finesse aussi
Pour y accéder, une révision de la politique de complément de Bourses par le conseil départemental est demandée, « avec davantage de souplesse pour les familles qui dépassent de peu le plafond, mais qui ont des petits moyens », pour l’ancien président Attoumani Douchina, et avec davantage de politique ciblée, pour le Conseil économique, en fonction des études poursuivies, « l’objectif étant de stimuler et développer l’ambition chez les jeunes et ainsi rompre avec l’image véhiculée jusqu’ici des bourses « distribués » sans projet d’études. »
Le département se portait caution à hauteur de 10% sur 7 opérations de la Société Immobilière de Mayotte, « Caramboles », « Juwa » (‘soleil’ en shimaore), « Les Palétuviers », « Les Vitrines de Mgombani », « Makala », « Mwezi » (‘lune’) et « Nyora » (‘étoiles’).
Un nouveau dispositif d’aides aux entreprises est mis en place, le précédent ayant été peu probant.
Enfin, Bichara Bouhari Payet, Conseillère de Dembéni, annonçait laisser son poste au CA de la SPL 976, puisqu’elle a été nommée par la ministre Ségolène Royal au conseil d’administration de l’Agence de la Biodiversité.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte