C’est le journal LSA, spécialisé dans la grande distribution, qui a sorti l’information. Vindémia, la filiale dans l’océan Indien du groupe de distribution Casino fait l’objet d’une procédure pour pratiques anticoncurrentielles à La Réunion de la part de la DGCCRF, l’Autorité de la concurrence.
Selon la rapporteure générale de l’institution, «des opérations de visite et saisie inopinées» ont été menée à La Réunion dans les secteurs de l’approvisionnement et de la distribution de produits de grande consommation, sans toutefois préciser l’identité des entreprises concernées.
LSA affirme que des perquisitions ont été réalisés par des enquêteurs dans les locaux de Vindémia mais aussi dans ceux du groupe Caillé, sur dénonciation de fournisseurs.
Le groupe Caillé est un acteur économique important à La Réunion, présent également à Mayotte. On le retrouve dans l’automobile (par exemple Peugeot), l’alimentaire et dans la franchise Leader Price (à La Réunion). Vindémia et Caillé représenteraient plus de 50% du marché réunionnais de la distribution.
Caillé adossé au géant de la distribution
Les liens entre les deux groupes remontent aux très grandes difficultés rencontrées il y a plusieurs années par le groupe Caillé. Pour assurer sa survie, Caillé a adossé ses achats à Casino/Vindémia «ce qui constitue un point litigieux pour l’Autorité de la Concurrence», explique le journal.
L’autorité s’est autosaisie du dossier et poursuit l’enquête, avant de notifier ses griefs. Le journal explique que «ce dossier crée un certain trouble au sein du distributeur» et on le comprend : il risque gros. Selon la législation, il pourrait encourir une amende équivalant au maximum à 10% de son chiffre d’affaires mondial hors taxe. Même si dans les faits les amendes atteignent rarement ce maximum, le chiffre d’affaires en question était d’environ… 40 milliards d’euros en 2016.
Un groupe régional puissant
Dans l’océan Indien, Casino a appuyé sa stratégie d’implantation et de développement sur sa filiale Vindemia. Selon le site du groupe de distribution, il est aujourd’hui leader dans notre région, avec 174 magasins, y compris les affiliés intégrés, dont 13 hypermarchés, représentant une surface de vente de 99.000m².
Vindémia exploite des marques que nous ne connaissons pas comme Agora (des magasins spécialisés dans les produits culturels et de loisirs), Home City, Vival ou Spar et d’autres qui nous sont bien familières: Jumbo, Score, Snie et Douka Be. Car son implantation est très large à La Réunion, à Madagascar et donc sous différents formats à Mayotte, ainsi que sur l’île Maurice.
D’autres enquêtes et procédures
Pour le groupe Casino, qui n’a pas souhaité faire de commentaires auprès de LSA, cette enquête se rajoute à d’autres qui pourraient aussi avoir de lourdes conséquences. Ainsi, sa centrale de référencement EMCD est visée par une assignation formée par la DGCCRF devant le tribunal de commerce de Paris depuis le 28 février. Le litige porte que «des pratiques commerciales contraires aux dispositions du code de commerce».
Toujours selon les informations de LSA, les démêlés du groupe Casino autour des questions de centrale d’achat et de rapport avec les fournisseurs ne sont pas terminés. Une autre procédure, diligentée cette fois par la Commission Européenne, serait en cours.
RR
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