Le secteur associatif, vivier d'emplois : un Forum lui est dédié

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Bernard Delorme, Nicolas Verdon, Habib Ben Chadouli et Assani Hamada expliquent le fonctionnement de PSL
Bernard Delorme, Nicolas Verdon, Habib Ben Chadouli et Assani Hamada expliquent le fonctionnement de PSL

Le secteur associatif, c’est 1,8 million de salariés en France, et une part de déclarations d’embauches en constante hausse. « Avec un taux d’emploi de 35%, Mayotte ne peut priver 65% de sa population de ce potentiel », souligne Habib Ben Chadouli, le président de l’Association Profession Sport et Loisirs (ASL) de Mayotte.

En ayant traduit en emplois pérennes la pratique du sport, la Fédération Nationale Profession sport et Loisirs a une expertise à diffuser à d’autres secteurs. Créée en 1989 pour éviter l’émiettement de l’emploi sportif, elle regroupe les associations PSL qui soutiennent l’emploi sportif.

Les personnes sont recrutées sous 3 biais : soit en professionnalisant les acteurs qui sont souvent des bénévoles au départ pour accroitre le niveau sportif, soit par le biais de la santé, soit en insertion, « par exemple à Mayotte, dans le quartier réputé difficile de Kawéni nos animateurs vont recruter des jeunes en les formant, qui pourront ensuite devenir des encadrants ».

« Le secteur sportif a créé plus d’emplois que l’aéronautique »

"Création de 300.000 emplois ces 10 dernières années"
« Création de 300.000 emplois ces 10 dernières années »

Habib Ben Chadouli et son directeur, Assani Hamada, ont donc décidé d’organiser le premier Forum de l’emploi Associatif à Mayotte, ces 10 et 11 mars, et pas seulement autour des secteurs du sport et loisirs, puisque l’Economie sociale et solidaire sera représentée : « L’objectif est d’aider les associations à se professionnaliser pour pouvoir créer de l’emploi. »

« Il faut dupliquer à Mayotte ce qui fonctionne bien en métropole », explique-t-il. Il a donc invité pour l’occasion Nicolas Verdon, le président de la Fédération nationale PSL et Bernard Delorme, président de PSL Auvergne. Ils nous mettent face aux enjeux : « En 10 ans, notre secteur du sport et des loisirs a créé plus d’emplois, 300.000, que ne l’a fait l’aéronautique !  L’économie du sport c’est 32 milliards d’euros en France. Et ici, on peut y rajouter les randonnées, les activités nautiques. C’est un secteur tremplin pour raccrocher les jeunes, un bon outil d’insertion professionnelle. »

A Mayotte, depuis 2015, l’Association sport et loisirs a créé 7 emplois selon le principe de mutualisation : un jeune peut être employé par plusieurs structures pour arriver à un temps plein. « Nous commençons par former le jeune, puis nous réunissons les partenaires de son secteur d’employabilité, et chacun va évaluer le temps de travail nécessaire. Nous totalisons ces heures, et nous le recrutons sur un temps plein de 39h, en facturant l’organisme d’accueil. »

Viabiliser le modèle grâce à des partenaires solides à Mayotte

Les président et directeur de APSL appellent tous les acteurs à se saisir de cette opportunité
Les président et directeur de APSL appellent tous les acteurs à se saisir de cette opportunité

Un système qui fonctionne bien en métropole, notamment dans le secteur du service à la personne. Habib Ben Chadouli prend un exemple : « Le jeune peut ainsi être employé 5h par une commune pour l’animation sportive du temps périscolaire, 5h dans un club de foot, 10h au centre pénitentiaire, et le reste à la PJJ ». Ce sont ces partenaires qui assurent le financement du poste, « nous sommes des intermédiaires entre les institutions et les associations. » Ils interviennent sur les 4 villages de la commune de Tsingoni qui emploie à hauteur de 50h de travail hebdomadaires.

Et les retombées commencent à se faire sentier : « Notre éducateur sportif diplômé d’Etat qui intervient auprès de l’équipe féminine de foot à Pamandzi, lui a permis de remporter l’ensemble des tournois UNSS. »

Ça peut paraître facile sur le papier, mais en réalité, « c’est un travail de fourmi. Il faut éplucher en permanence le code du travail, qui évolue en local comme en national. Mais le problème central autour duquel nous débattrons lors du Forum* ces vendredi et samedi, c’est la pérennisation du modèle, comment le rendre viable à Mayotte ? »Affiche

Et sur ce sujet, Habib Ben Chadouli interpelle tout le monde : « Nous en sommes à l’étape initiale : créer la prise de conscience du chômage des jeunes. Nous avons besoin que les élus et les responsables associatifs comprennent les outils mis à disposition. Pôle emploi, Mission locale, Dieccte, Politique de la vile, Direction de la Jeunesse et des sports… Nous voulons tous les réunir au sein du Forum. »

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

* Au conseil départemental, les vendredi 10 et samedi 11 mars à 8h30, 3 Tables rondes « Le rôle de l’emploi associatif dans le développement des territoires », « Les logiques de professionnalisation et l’insertion des jeunes par la création d’emplois », « Relation entre institutions et associations. »

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