Hier, un calendrier précis des travaux, de leurs montants, et des gains espérés en ressource en eau a été présenté à la ministre des Outre-mer par les élus du Syndicat des Eaux et de l’Assainissement de Mayotte (Sieam). Ce sont 13 millions d’euros qui sont programmés pour 2017.
L’installation des rampes d’accès à l’eau potable pour les populations du centre et du sud, un investissement d’urgence, non productif, a déjà couté 500.000 euros. Financé par l’Etat, le contrat de projet Etat Région (CPER) et l’Union Européenne.
Seconde opération qui n’avait jamais été bouclée depuis la sécheresse de 2010, l’interconnexion entre les 2 retenues, est programmée pour un montant de 2,5 millions d’euros, financée par le Fonds exceptionnel d’investissement (FEI) ministère des Outre-mer. Là encore, pas de fourniture d’eau supplémentaire, mais un rééquilibrage territorial.
Déviation de la rivière Mapuéra à Dzoumogné
Première mesure productive, la réhabilitation des 4 forages de Dapani, Acoua, Majimbini et Gouloué 3, et la mise en service de 4 autres forages, coûtera 5,2 millions d’euros. Ils devraient être opérationnels de septembre à novembre 2017, et on en attend un gain de 200.000 m3 d’eau. C’est à dire environ 3 semaines de consommation sur l’ensemble de l’île.
Deuxième opération, dont le délai de réalisation n’a pas été précisé, mais programmée pour 2017, la création de petites retenues collinaires sur les rivières pour capter les écoulements lors de crues, va coûter 1 million d’euros, pour un gain attendu de 400.000m3. La rivière Mapouéra sera déviée pour alimenter la retenue de Dzoumogné.
L’optimisation hydraulique des captages permet d’éviter les déperditions. L’étude est attendue pour avril. Les travaux devraient couter 1,5million d’euros, pour un gain attendu de 200.000 m3 dès cette année.
Une étude d’un montant de 200.000 euros a été lancée par le Sieam ce mois de mars, pour lancer une captation sur la rivière de Dembéni. Elle serait opérationnelle en 2018.
Le tanker pas budgétisé sur 2017
Le rehaussement d’un mètre de la retenue de Combani, dont la capacité actuelle se monte à 1,5m3, permettrait d’obtenir 250.000 m3 supplémentaires, mais lors de la prochaine saison des pluies, et si elle est à la hauteur des attentes… Les 9 mois de travaux nécessaires devraient être bouclés en décembre, pour un montant de 2 millions d’euros.
L’étude pour une 6ème campagne de forage vient boucler ce calendrier de travaux pour 2017. Le Bureau de Recherche géologique et minière (BRGM) a inventorié 10 emplacements probables, qui devront être confirmés par cette étude de 150.000 euros, menée sur les roches productrices, et bouclée avant le mois de septembre. Les forages seraient mis en service dans les 3 ans.
Les gains espérés dans les 9 mois à venir, sous réserve de la réalisation effective des travaux, sont donc de 800.000 m3, soit deux mois et demi de consommation. Cette dernière est en forte hausse de prés de 10% par an. En attendant de recueillir l’or bleu, l’éventualité de coupures alternées dans le nord de l’île a été évoquée à plusieurs reprises, et pourrait se concrétiser.
Quant à l’incertain tanker dont les aménagements d’infrastructures demanderaient semaines, pour 8,3 millions d’euros, il n’est pas budgétisé pour 2017.
D’autres mesures, de moyen et long terme, au delà de 2017, sont prises : la construction d’une 2ème usine de désalinisation, 12 millions d’euros, pour une production jusqu’à 6.000m3/jour, permettra de fournir 2 millions de m3 supplémentaires, la 3ème retenue collinaire, 25 millions d’euros, pour 3 millions de m3 de stockage,
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte