Plus de bla-bla, place au concret. Ce jeudi, le tout premier incubateur d’entreprises de l’économie sociale et solidaire est entré dans sa phase active. «A l’origine, MayUtopie devait accompagner 5 entrepreneurs sociaux à développer leur projet. Finalement, le jury n’est pas parvenu à départager les projets finalistes. Ils sont huit à être retenus pour participer à MayUtopie», explique Yourgo Mohamed Yassin, qui terminait en beauté ce jeudi son contrat en tant que responsable du service développement durable et environnement à la Chambre de commerce et de l’industrie (CCIM).
Si la notion d’économie sociale et solidaire est encore un peu floue pour vous, les idées choisies devraient vous éclairer sur les secteurs concernés. On y trouve ainsi un projet de chantiers pour la réinsertion des jeunes en déshérence «gardiens du littoral».
Des jeunes de Tzoundzou veulent créer un lieu de vie à destination de la jeunesse, «Outshaha Maecha» travaille sur «pressing éco». Deux projets de gites dont un lié à une coopérative agricole ont aussi rejoint MayUtopie, comme une auto-école associative et solidaire, ou encore «Les Mahorais du monde» qui espère créer un réseau international de Mahorais installés sur les cinq continents. La plateforme de financement participatif de l’océan Indien «Zeprojet» tente aussi de faire aboutir son projet.
Premiers pas sur le terrain
«Les huit projets retenus sont entrés dans le concret. Ils ont rencontré quelques-uns de leurs tuteurs et ont travaillé sur la ‘segmentation client’ en formation théorique. Ils ont maintenant 10 jours pour mener leur première campagne sur le terrain», explique Yourgo Mohamed Yassin. Les porteurs de projets ont en effet rendez-vous le 27 mars prochain avec leurs mentors pour détailler leur étude de marché et si le résultat n’est pas probant, ils repartiront sur le terrain pour affiner leur recherche.
C’est avec ce mode de fonctionnement qu’ils vont finaliser leur entreprise sociale et solidaire. Durant les 9 prochains mois, leur vie sera faite d’aller retours-retours entre des cours théoriques sur le marketing, les ressources humaines, le management de projet… et le passage au concret sur le terrain.
Des professionnels comme tuteurs
Une trentaine de professionnels publics et privés vont jouer le rôle de tuteurs pour les épauler tout au long de la période, en fonction de leur secteur d’activité. Ce sont par exemple une agence de communication, une entreprise de laverie, Apprentis d’Auteuil, autant de structures qui vont faire bénéficier les porteurs de projets de leur savoir-faire pour qu’ils puissent ensuite avancer seuls.
L’économie sociale et solidaire est le secteur porteur de beaucoup d’espoirs à Mayotte. La CCI qui lance l’incubateur MayUtopie en attend beaucoup, en termes d’emplois et de création d’activités et de services. Ces futurs entrepreneurs sociaux ouvrent la voie.
RR
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