Les 40.000 habitants de la paisible ville de Montluçon dans l’Allier sont sous le choc. Après une série de meurtres et de viols, ils découvrent avec stupéfaction les actes de barbarie commis par des jeunes dont deux seraient originaires de Mayotte.
Tout commence il y a exactement deux semaines, le 3 mars. Les corps de Massimo et Geneviève Degl’Innocenti, âgés de 71 et 85 ans, sont découverts dans leur maison. Le 6 mars, les résultats des autopsies révèlent que chacun des époux a été frappé au crâne, entraînant une hémorragie importante. C’est la confirmation d’une scène de grande violence, inexplicable pour tous ceux qui connaissaient ce couple de retraités. Une information judiciaire est ouverte pour homicides et actes de torture ou de barbarie sur personnes vulnérables.
Samedi dernier, le 11 mars, un nouveau fait divers sordide secoue Montluçon. Un viol en réunion avec séquestration est commis sur un boulevard de la ville. Les enquêteurs s’intéressent à de possibles liens avec le double meurtre de la rue Raquin.
Un 3e meurtre est enfin commis ce lundi 13 mars. Le corps de Jeanine Ponce, 74 ans, est découvert dans son appartement. Le mode opératoire est le même que celui du double meurtre des époux Degl’Innocenti.
Trois jeunes impliqués
Ce même jour, l’enquête s’accélère. Deux personnes sont placées en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur le viol en réunion. Il s’agit de Zaki A.T., un jeune de 19 ans, originaire de Mayotte, qui vivait chez son frère, étudiant en BTS dans la ville. Il est mis en examen pour «viol en réunion et séquestration de plusieurs personnes».
Son complice présumé, âgé de 20 ans, a quant à lui été mis en examen pour complicité de ces faits et également placé en détention provisoire.
Une troisième personne, âgée de 17 ou 18 ans, soupçonnée d’être leur complice, fait l’objet d’un mandat de recherche. «Identifié et toujours activement recherché», le jeune est présenté comme étant originaire de Mayotte et de Madagascar.
Selon une information du journal Le Parisien, dans une vidéo tournée vendredi soir et récupérée par les enquêteurs, le jeune Mahorais, «ivre et mécontent de se faire refouler d’une discothèque, affirme être ‘Le tueur de Montluçon’. Une vidéo qui pourrait bien évidemment peser très lourd dans ce dossier judiciaire», expliquent nos confrères. Pour autant, les liens entre l’affaire de viol et les trois meurtres ne sont pas encore officiellement évoqués par le parquet.
Interrogé par France 3 Auvergne, le maire de Montluçon Daniel Dugléry pense que «ces trois meurtres et ce viol sont peut être liés au trafic de drogue. Les trois personnes ont été massacrées et ce n’est pas l’œuvre de quelqu’un qui jouit de toutes ces facultés, c’est sans doute l’œuvre de quelqu’un qui est sous l’emprise de produits divers et variés.»
Une petite communauté mahoraise gênante
Selon nos confrères de La 1ère, le jeune Zaki est déjà connu des services de police pour des affaires de stupéfiants et de cambriolages. Il devait comparaitre le mois prochain pour un vol de matériel informatique. Inscrit à la mission locale de Montluçon, Zaki venait de commencer une formation dans un restaurant de la ville où on parle de lui comme d’un «je-m’en-foutiste». Ses proches le présente comme quelqu’un de «pas facile», «pas un méchant» mais influençable et avec de mauvaises fréquentations.
Si Zaki vivait chez son grand frère dans une maison du centre de Montluçon, la 1ère explique que cette petite communauté mahoraise n’a pas bonne presse dans la ville. Les voisins décrivent d’incessant va-et-vient autour de cette maison, du bruit, de la musique, de l’alcool et des trottoirs transformés en déchetterie. Des voisins, locataires eux aussi, auraient choisi de déménager pour s’éloigner de nuisances infernales mais aussi des cambriolages, plus nombreux qu’avant.
Montluçon est profondément marquée par les événements. Nos confrères de la 1ère ont rencontré des habitants et particulièrement des personnes âgées qui vivent dans la crainte. «La nuit dernière, mon chien a aboyé à 3 heures, mon mari est sorti voir, c’était juste à cause d’un chat, mais on a eu tellement peur», a confié une femme. Tant que le 3e individu recherché ne sera pas retrouvé, Montluçon n’est pas prête à retrouver son calme.
RR
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