La Guyane connait depuis quelques jours un mouvement social de très grande ampleur. Les grèves se multiplient paralysant chaque jour un peu plus le département: salariés d’EDF, transporteurs, agriculteurs, agents de la Caf, employés du centre médico-chirurgical de Kourou et du centre hospitalier… et même les sous-traitants de la base spatiale, ce qui entraîné le report pour la 3e fois de la préparation d’un lancement de la fusée Ariane.
Les grandes institutions sont bloquées aussi bien le port, la collectivité territoriale que la préfecture mais aussi les axes routiers. Car la mobilisation, soutenue par des collectifs de citoyens, a pris une très grande dimension pour dénoncer l’état d’urgence généralisé que connaît la Guyane en matière de santé, d’éducation et de formation, d’économie, de sécurité, d’accès au foncier ou encore de logement.
Dans un courrier adressé au président de la République, les parlementaires guyanais dénoncent le «Pacte pour la Guyane» promis par François Hollande en décembre 2013 mais pas encore concrétisé. «Les négociations autour de ce Pacte ont été longues et en dépit d’avancées obtenues lors de la récente visite de la ministre Ségolène Royal, il n’est toujours pas signé», regrettent-ils.
Ce jeudi, Ericka Bareigts tente de reprendre la main proposant une démarche visant à la fois, «à traiter sans délai les problèmes immédiats, à finaliser le contenu du Pacte pour l’Avenir de la Guyane mais aussi à lancer en urgence les travaux d’élaboration pour la Guyane d’un plan de convergence prévu par la loi de programmation relative à l’Egalité Réelle Outre-mer.»
La ministre des Outre-mer annonce le lancement de réunion à Paris dès mardi prochain sur l’économie, la santé et la sécurité, «dans l’optique de décider de mesures concrètes en termes de renforts et d’organisation des services en charge de la sécurité intérieure.»
«Dans le même temps, d’autres thématiques feront l’objet de concertations sur place, en
Guyane, en matière d’éducation, d’agriculture, d’équipements et des autres sujets abordés lors
des discussions menées récemment», ajoute-t-elle, appelant à une levée des blocages qui «permettrait que ces discussions se déroulent dans un climat apaisé et constructif.»
RR
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