Enawo a bel et bien semé l’effroi. Le cyclone qui a impacté le nord-est de Madagascar il y a deux semaines, a fait 8 morts, 253 blessés et plus de 433.985 sinistrés. 18 personnes sont également portées disparues. Le bilan humain est donc très lourd et les dégâts matériels sont considérables. Selon le Bureau malgache de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC), plus de 40.000 maisons sont endommagées ainsi que 4.000 salles de classe et 100 centres de santé.
Face au désastre, la solidarité s’est mise en place, avec une certaine difficulté. Mercredi, alors que les critiques, nombreuses, commencent à monter, le gouvernement a fait que 2.500 tonnes de vivres ont été distribuées. Le volume peut sembler important mais ne représenterait que 20% des besoins des habitants plongés dans une situation d’insécurité alimentaire.
La Plateforme d’Intervention Régionale de l’océan Indien (PIROI) a, de nouveau, acheminé du matériel à Madagascar pour renforcer les activités de la Croix-Rouge malgache. La semaine dernière, 2.300 kits de reconstruction de l’habitat avaient été acheminés. Ce weekend, ce sont 700 kits supplémentaires qui sont au départ de La Réunion. Au total, la PIROI aura déployé 60 tonnes de matériel de secours à partir de son entrepôt régional de Sainte-Marie, grâce au soutien de l’Ambassade de France à Madagascar, à l’armée française (FASZOI) et du ministère français des Affaires Étrangères.
Cet appui, s’ajoute aux moyens mobilisés depuis l’entrepôt d’Antananarivo, ce qui permet à la Croix-Rouge malgache d’assister 25.000 personnes affectées par le cyclone. L’organisation a établi un plan d’action sur 9 mois, axé sur la reconstruction de l’habitat, la santé, l’eau, l’hygiène et l’assainissement.
18 millions d’euros
Ce fut long mais ce bilan définitif est enfin publié. «Pourquoi un retard de deux semaines? Parce qu’il y a des zones de brousse où l’on ne peut pas aller en voiture, donc on ne peut pas savoir tout de suite les dégâts causés par le cyclone», justifie le vice-ministre des Affaires étrangères, Bary Rafatrolaza. Le constat établi permet à Madagascar de lancer officiellement un «appel éclair» à l’aide internationale.
Le gouvernement malgache et le système des Nations unies à Madagascar demandent un appui de 20 millions de dollars (18 millions d’euros) pour soutenir les sinistrés. Le plan mis en place vise à venir en aide à 250.000 personnes pendant trois mois.
Le pays se relève
Déjà, la reconstruction commence précise le directeur exécutif du BNGRC Thierry Venty, à nos confrères de RFI. «Chacun essaie de reconstruire à sa façon. Du côté d’Antalaha par exemple (la 1ère région côtière balayée par Enawo), ils ont déjà nettoyé les villes, donc il y a pas mal d’avancées. Mais d’autres n’ont pas les moyens de le faire, donc ils attendent qu’on leur tende la main. Avec l’aide qui commence à venir, on essaie tant bien que mal de travailler avec les communautés pour que les choses se passent au mieux, mais je peux vous dire que cela va prendre du temps».
Certains pensent aussi, au-delà de l’urgence, au moyen terme, comme la PIROI. «Au cours des dix dernières années, plusieurs millions de personnes ont été affectées par des catastrophes naturelles dans la région du sud-ouest de l’océan Indien. Il est primordial d’agir sur la réduction des risques de catastrophes auprès des populations afin d’accroître leur résilience. Cette approche préventive permet d’épargner des vies et de protéger les acquis du développement.»
RR
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