Il était en fuite et activement recherché depuis le 14 mars. Sa cavale a pris fin vendredi à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) où il a été arrêté dans un appartement à proximité de la gare par les enquêteurs du SRPJ. Le jeune de 17 ans, soupçonné d’être le «pivot central» de la macabre affaire de Montluçon, est désormais en prison, en attendant la fin de l’enquête et son procès. Il a été présenté ce dimanche à un juge d’instruction et au juge des libertés et de la détention qui a décidé de son placement en détention provisoire.
A ce stade des investigations, le jeune Mahorais n’est pas poursuivi pour l’ensemble des événements hyper-violents qui ont secoué Montluçon (Allier). Il est mis en cause uniquement dans l’affaire du viol en réunion avec séquestration commis le 12 mars. Mais pour combien de temps. Les enquêteurs semblent disposer de nombreux éléments qui laisseraient à penser qu’il aurait aussi activement participé aux meurtres d’un couple de retraités et d’une septuagénaire. Il devrait être entendu dans les prochains jours sur ces deux affaires.
Lui aussi est donc originaire de Mayotte, comme Zaki A.T., un autre membre de ce groupe âgé de 18 ans, déjà mis en examen et écroué. S’il n’est pas encore majeur, il est suspecté d’être le meneur d’une bande qui aurait pu compter jusqu’à six personnes. Zaki A.T. l’aurait d’ailleurs désigné comme son complice dans les trois homicides et le viol. Selon la presse locale, des indices concordants permettraient également de le confondre et d’attester de sa présence lors de tous les crimes commis.
Un petit voleur «charismatique»
Il n’a pas de domicile connu, mais ce Mahorais est présenté comme ayant ses habitudes à Clermont-Ferrand et à Montluçon où il faisait «régulièrement des apparitions», selon le journal «La Montagne». Il a d’ailleurs vécu un temps dans la sous-préfecture de l’Allier.
Il y aurait été vu la nuit du 2 au 3 mars, celle du double meurtre du couple de retraités, et le dimanche 12 mars, jour du viol d’une jeune femme sous les yeux de son compagnon, et du meurtre d’une septuagénaire. Ses amis auraient indiqué qu’il était déscolarisé et qu’il vivait de petits vols. Il revendait ensuite les objets dérobés sur un site internet.
Ses proches parlent aussi de lui comme d’un jeune homme «charismatique», malgré son jeune âge, et «capable d’exercer une influence sur d’autres jeunes et de les enrôler dans ses combines».
Actes de barbarie
Il rejoint donc les 4 autres individus déjà arrêtés et incarcérés. Zaki A.T., aurait reconnu son implication, à des degrés divers, dans l’ensemble des faits. Son ADN l’aurait également trahi. Des cartes bleues du couple de retraités et des bijoux auraient également été retrouvés sur lui. Il a été mis en examen pour «homidicides sur personnes vulnérables accompagnés d’actes de torture ou barbarie».
Les autopsies des deux corps ont mis en évidence des boîtes crâniennes défoncées lors d’une scène d’une violence rarissime en métropole.
Accumuler les preuves
Concernant le viol et la séquestration, les enquêteurs ont maintenant établi le déroulement des faits. Ce dimanche 12 mars au petit matin, deux jeunes font irruption dans un appartement du centre-ville de Montluçon occupé par un couple pendant qu’un 3e fait le guet. L’homme est frappé avec une machette et ligoté avec du sparadrap, tandis que son amie est violée à plusieurs reprises. Les auteurs emportent les cartes bancaires, dont ils ont extorqué les codes sous la menace.
Zaki A.T. sera identifié par les victimes grâce à une vidéo de surveillance d’une discothèque où le jeune homme s’était vanté, quelques jours plus tôt, d’être «le tueur de Montluçon».
Enfin, leur dernière victime, âgée de 74 ans, aurait été tuée à coup de machette avant que les auteurs ne repartent avec une carte bancaire, de l’argent et des bijoux.
L’enquête se poursuit pour continuer à accumuler des preuves contre les jeunes mis en cause. Un sixième homme, encore non identifié, serait encore en fuite.
RR
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