C’était la fête autour de l’arrivée du Tour de Mayotte en fauteuil roulant cet après-midi à Mtsapéré. Un peu comme à une étape du Tour de France, les officiels attendaient, assis à l’ombre sur un banc que les champions arrivent. S’ils font des portions de route en solitaires, là, c’est une horde d’enfants qui les entouraient en chantant sur la route qui mène à la place du Sénat à Mtsapéré. Sur place, les élus leur ont réservé un accueil chaleureux.
Ballou, l’athlète de l’équipée, a engagé le premier son fauteuil sur le tapis rouge qui menait à la table d’hôte qui leur était dressée. C’est les yeux rougis qu’il s’installait face à une coco fraîche, « je suis ému », nous glissait-il. Avant qu’Issa Issa Abdou, 4ème VP Chargé de l’action sociale et de la santé, ne prenne la parole : « Nous avons été sensibles à ce Tour de Mayotte. Nos actions sont déclinées par la Maison départementale des personnes handicapées, la MDPH, et porteront sur l’aménagement des bâtiments et l’amélioration des conditions de transport. »
Faciliter l’accès aux plages
L’élu indiquait que le dossier de demande de subventions pour ce Tour de Mayotte en Fauteuil roulant avait été pris en compte. Le conseil départemental a été accusé de ne pas être suffisamment présent sur cette opération, le cabinet du président invoque un dépôt tardif du dossier de demande de subventions. La critique qu’on peut leur faire est la lenteur d’instruction des demandes, quelle qu’elles soient, « mais nous sommes présent à chaque étape à travers la MDPH, qui finance notamment les bouteilles d’eau et les tee-shirts », rapporte Ali Debré Combo, président de la MDPH.
Initiateur du Tour, Ousseni Coco Ambdi-Razakou, dit « docteur Léo » s’est dit sensible au discours d’Issa Issa Abdou, « je serai vigilant sur les réalisations », nous confiait-il, « ce que je demande c’est un effort sur les transports, sur l’accessibilité aux lieux publics, comme les plages par exemple. »
Le handicap, toute une histoire
Les élus plaident l’historique du handicap à Mayotte, « si la loi qui impose l’égalité des chances pour les personnes handicapées date de 2005, elle s’est imposée au territoire à partir de la départementalisation en 2011. N’oublions pas qu’il y a peu de temps, nous cachions nos handicapés dans les maisons. C’est le droit commun et l’obligation de scolarisation qui a changé les choses. »
Les nouvelles constructions intègrent dans leur cahier des charges l’accès aux handicapées, assure Ali Debré Combo, qui rajoute que les aides de la MDPH s’adressent déjà à l’aménagement des équipements individuels, comme les toilettes.
En ce qui concerne les lieux publics, un travail est initié avec les mairies, nous annonce-t-il, « nous avons rencontré ce mardi matin le sous-préfet à la Cohésion sociale en lui expliquant qu’il s’agissait un de nos gros dossiers. » On comprend que le département en ait plusieurs à traiter, et même à initier, en matière d’action sociale et de santé.
La vigilance de docteur Léo se traduira sous un premier engagement de sa part, « je veux organiser ce TMFR tous les ans, et pendant la semaine du handicap ».
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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