L’année scolaire n’est pas encore terminée et déjà l’UNSS pulvérise son record de l’an dernier. Le sport scolaire devrait dépasser les 8.000 licenciés d’ici à fin juin, un niveau inédit, bien supérieur aux 7.200 licenciés de 2015-2016 qui constituait déjà une sacrée performance. «Nous ne sommes dans une course aux chiffres mais plus on a de licenciés plus les jeunes bénéficient de formations citoyennes», expliquent modestement Hervé Curat, le responsable de l’UNSS Mayotte. Le cap des 10.000 est donc en vue pour les années à venir, un stade qui constituera probablement un niveau maximum compte tenu de nos équipements.
Parmi ces licenciés, plus de 12% s’engagent dans les filières de «jeunes officiels» qui sont proposées: reporters, organisateurs, secouristes, coaches et jeunes arbitres. Et ce sont précisément les arbitres qui étaient à l’honneur ce mercredi dans les stades et gymnases de Petite Terre.
Ils devaient être 180 engagés. Finalement, comme souvent avec le sport scolaire, ils étaient bien plus nombreux, 220, à participer à une formation académique, théorique et pratique.
Pour les jeunes arbitres, il existe trois niveaux de certification. La certification district leur permet d’arbitrer les rencontres organisées tous les mercredis dans les établissements. Ensuite, chaque année, les 6 meilleurs des 4 zones géographiques mahoraises bénéficient d’une formation pour décrocher une certification départementale. A nouveau, les 6 meilleurs peuvent espérer passer au stade ultime, pour arbitrer les championnats académiques et les championnats de France. A chaque fois, la formation théorique et pratique est plus poussée, leur permettant de maîtriser parfaitement leur discipline.
Huit disciplines
«Cette formation d’arbitre fait partie intégrante des enjeux de formation de chaque club», précise Hervé Curat. «Par exemple, quand une équipe est engagée pour les championnats de France, elle doit obligatoirement avoir un arbitre pour participer à la compétition, sinon, elle n’est pas qualifiée».
A Mayotte, l’UNSS assure la formation de jeunes officiels pour huit sports: le volley-ball, le basket-ball, le handball, le football, le futsal féminin, le rugby, le tennis de table et l’athlétisme. Et pour ces postes d’officiels comme pour la pratique sportive, l’UNSS n’a aucun problème pour recruter, bien au contraire. «On a des gamins qui se licencient par forcément pour la pratique d’un sport mais parce qu’ils savent qu’ils vont pouvoir devenir jeunes officiels».
Une école du respect
«En ce moment, on essaie de finaliser des conventions avec les ligues et les comités pour que nos jeunes arbitres aient des équivalences et puissent ensuite continuer à jouer leur rôle en dehors du sport scolaire», précise Hervé Curat. «On veut créer le plus de passerelles possible avec le milieu fédéral parce qu’un gamin qui pendant 3, 4, 5 ans a été formé, a arbitré, il aura beaucoup plus de mal à commettre des incivilités ou à tomber dans des tensions un peu bête entre deux équipes. Cette formation a un vrai rôle citoyen. Il y a des règles, on les respecte et on les fait respecter».
Une formation au respect qui va bien au-delà de ce que l’on peut imaginer, comme par exemple lorsque des féminines arbitrent des finales garçons ou inversement. Les jeunes apprennent à se comporter correctement, quelle que soit la personne qui est en face d’eux.
Toutes ces formations d’officiels sont de tels succès que l’UNSS Mayotte est en passe de réussir son pari: que les jeunes prennent toutes les places et relèguent les profs au statut d’accompagnateurs. Ainsi, les prochains championnats académiques constitueront une première: il n’y aura plus un seul professeur à la place du coach sur le banc de touche dans les sports colectifs. Les jeunes entraineurs joueront pleinement leur rôle. Des jeunes aux commandes, de leur équipe et de leur vie.
RR
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