La visite du candidat socialiste à la présidentielle à La Réunion s’est plutôt bien déroulée, de quoi lui redonner un peu de baume au cœur alors que sa campagne ressemble de plus en plus à un chemin de croix. Benoît Hamon devait venir dans notre région un weekend complet. Il n’est finalement resté qu’une douzaine d’heures à La Réunion, ponctuées par un meeting à Saint-Joseph. Sur les terres de Patrick Lebreton, Benoît Hamon avait rassemblé près de 90% des voix au second tour de la primaire, en janvier dernier. Hier, logiquement, ils étaient près de 2.000 sous la halle du marché couvert François-Mitterrand, cinq ans jour pour jour après un meeting de François Hollande dans cette ville.
«Ma force, elle est la vôtre (…) et sans la vôtre, je ne serais pas grand-chose», a déclaré à la tribune Benoît Hamon, relativisant comme à l’accoutumée les mauvais sondages dont il est crédité. Après le croisement des courbes, le candidat socialiste est désormais en 5e position entre 8% et 11%, loin derrière Jean-Luc Mélenchon qui ne cesse de creuser l’écart (entre 14% et 16%) et bien plus encore d’Emmanuel Macron (donné entre 24 et 26%).
Le leader d’En Marche! semble d’ailleurs être devenu l’obsession de Benoît Hamon, tout autant préoccupé par la volonté de taper sur l’ancien ministre de l’économie que de «vendre» ses propres propositions: «Un lion qui imite un lion est un singe», a-t-il dit. «Il y a beaucoup de candidats qui cherchent à faire président. Et peut-être qu’ils arrivent à faire croire qu’ils seraient de bons présidents juste parce qu’ils prennent bien la pause, qu’ils vont couper la canne, alors qu’ils (…) n’ont jamais eu à baisser le dos», a ironisé le socialiste, visant l’ex-ministre de l’Economie qui a mimé ce geste lors de sa visite le week-end dernier… Un Benoît Hamon qui oublie peut-être un peu vite qu’il n’a, probablement lui non plus, «jamais eu à baisser le dos».
Complément de revenu
Le candidat PS a ensuite pris un peu de temps pour évoquer son programme, en axant son propos sur les mesures sociales qu’il propose, notamment le revenu universel ou encore la revalorisation des minima sociaux. «Moi, je propose (aux Réunionnais) des solutions, (…) des solutions concrètes dont le revenu universel d’existence. Elles permettront demain à une personne qui n’a rien d’avoir 600 euros dès 18 ans et à une personne qui est à mi-temps par exemple au SMIC (…) d’avoir un complément de revenu (…) et de vivre décemment de son travail», a déclaré M. Hamon.
Le candidat a ensuite évoqué la transition écologique, puis repris à son compte deux sujets chers à Patrick Lebreton, la priorité à l’embauche locale et le renforcement du rôle diplomatique de La Réunion dans la zone océan Indien.
Plus tôt dans la journée, Benoît Hamon avait été accueilli par environ 200 personnes à l’aéroport Roland-Garros sous des «Hamon, président!», autant d’images destinées peut-être à faire oublier le succès relatif de son voyage en Guadeloupe, il y a trois semaines.
RR
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