Mouhamadi Daou Bacar ne mène pas une cavale discrète. L’athlète est membre du club de l’Entente du Nord à La Réunion et a même remporté plusieurs courses organisées aux quatre coins de l’île, de quoi lui assurer les gros titres des médias locaux. Le sportif est respecté et apprécié mais ce mardi, il a été rattrapé par son passé.
En août 2015, il était arrivé à Saint-Denis avec les 250 sportifs et cadres de la délégation des Comores dans le cadre des Jeux des Îles de l’océan Indien (JIOI) mais il n’est jamais reparti avec eux. En pleine crise diplomatique, alors que les Comores se retiraient des Jeux, il faisait partie des 58 «disparus» qui ne sont pas rentrés dans l’archipel alors que la durée de leur visa n’excédait pas un mois.
Depuis, comme Mohamed Safaoui dont nous avons déjà parlé, il est donc considéré comme étant en situation irrégulière par les autorités françaises. Mais malgré son exposition médiatique, il n’était pas dans le viseur de la police de l’air et aux frontières (PAF). Pourtant, la vie de Mouhamadi Daou Bacar a basculé mardi matin alors qu’il venait de signer un contrat de maçon sur un chantier.
Un déplacement vers Mayotte bloqué
Malheureusement pour lui, le chantier a été la cible d’un contrôle de gendarmerie, à l’issue duquel Mouhamadi Daou Bacar a été placé en garde à vue. Et si les gendarmes s’apprêtaient à le relâcher, les agents de la PAF sont arrivés pour le placer cette fois-ci en rétention administrative.
D’après son avocat Me Mihidoiri Ali, contacté par nos confrères du JIR, les policiers comptaient initialement le faire embarquer sur un vol, dès mardi soir, vers le centre de rétention administrative de Mayotte, d’où il aurait pu ensuite être reconduit vers Moroni. Mais l’intervention de Me Ali semble avoir fait changer la donne.
«J’ai envoyé un fax au procureur de la République pour lui demander sous quel régime il est privé de liberté, relate l’avocat. J’ai appris par la suite qu’il n’avait finalement pas été reconduit mais qu’il se trouvait en centre de rétention».
Le centre de rétention de la PAF n’étant toujours pas fonctionnel à La Réunion, le sportif a été conduit à l’Hôtel Le Select, comme c’est le cas régulièrement dans pareille situation. C’est là-bas que son avocat devait se rendre pour s’entretenir avec son client.
Une procédure expéditive
Alors que la politique vis-à-vis des étrangers en situation irrégulière est bien différente à La Réunion qu’à Mayotte, son avocat envisage de faire un recours devant le tribunal administratif. Selon lui, comme le prévoit la loi sur le territoire national en dehors de Mayotte, la procédure d’assignation à résidence aurait dû être privilégiée pour son client. «On a affaire à quelqu’un qui ne se cache pas. S’il y a bien une personne qu’on pouvait assigner à résidence plutôt que de la placer en rétention, c’est bien M. Daou Bacar, comme la nouvelle loi sur le droit des étrangers en offre la possibilité».
Le sort de l’athlète comorien reste toujours en suspens. Et les réactions dans le monde sportif ont été nombreuses. Ses camarades ne cachaient pas leur colère face au caractère expéditif de la procédure.
RR
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avec le JIR.
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