Lycée de Chirongui: Une intersyndicale SNES-CGT appelle les enseignants à exercer leur droit de retrait

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Le lycée de Chirongui
Lycée de Chirongui
Le lycée de Chirongui

Alors que pour certains syndicats, les motifs de tensions se multiplient dans l’Education nationale en cette fin d’année scolaire, une intersyndicale CGT-SNES appelle les personnels à exercer leur droit de retrait au lycée polyvalent Tani Malandi de Chirongui. Il ne s’agit pas de répondre à une urgence particulière, comme le veut généralement l’usage pour ce type d’action, mais de dénoncer l’état général de l’établissement qui, selon les syndicats, fait courir des risques multiples aux élèves et aux personnels.

Dans un communiqué diffusé ce dimanche, les syndicats disent «non à la résignation et au fatalisme».
«Cela fait des années que la situation est connue mais aujourd’hui, plus que jamais, nos organisations ont le devoir de dénoncer vigoureusement l’état d’insalubrité de cet établissement dans lequel les conditions de mise en œuvre du droit de retrait sont pleinement réunies», estiment-ils.

La longue liste des «risques»

Et les syndicats de lister les très nombreux risques qui se sont accumulés au fil du temps au sein de l’établissement. Ce sont d’abord ceux «liés aux chutes de hauteur (à travers le plancher) ou de plain-pied (entorses multiples) notamment en raison de planchers, glissants, troués et/ou en voie de putréfaction suite à l’humidité provoquée par la mauvaise isolation des algécos construits à l’origine pour une utilisation provisoire». Il y a ensuite, les risques d’électrocution «car l’eau dégouline régulièrement sur les installations électriques (site du LGT); de plus, la cour et les ateliers de la SEP sont régulièrement inondés avec des équipements électriques dans l’eau».

Le lycée de Chirongui
Le lycée de Chirongui, un ensemble d’algécos qui vieillit mal, selon les syndicats

L’intersyndicale liste encore des risques d’inhalation de vapeurs toxiques «dûs à l’absence de rangements spécifiques et pour le stockage des produits dangereux des ateliers (acétone, diluant, acide, colle, vernis…)», d’autres liés aux émanations «suite à la construction sur zone non dépolluée», à la «non-conformité de nombreuses machines, dispositif de sécurité défectueux, poussière de bois (SEP)», mais aussi des risques «d’inondation et de submersion en raison de la situation particulière du lycée situé en zone inondable» ou encore «de blessures et de maladies graves suite à un défaut persistant de conformité des installations et des bâtiments de l’établissement avec les normes de sécurité (SEP)».

Les syndicats pointent enfin l’absence d’une alarme incendie fonctionnelle sur le site du lycée général.

Un retrait pour alerter

Alors que les organisations syndicales reconnaissent que «cette situation n’est pas récente», le SNES et la CGT y voient l’occasion de saluer «la grande responsabilité et (le) grand dévouement» des personnels. «Il est inacceptable de continuer ainsi», expliquent-ils, considérant que toutes ces raisons permettent d’exercer «légitimement» leur droit de retrait.

Le climat politique général actuel mais aussi des enjeux propres aux syndicats et aux instances de l’Education nationale jouent incontestablement à plein actuellement dans cette dénonciation. Néanmoins, «dans l’intérêt des usagers et des agents du lycée Tani Malandi», la volonté des syndicats «d’alerter les autorités concernées» semble bel et bien justifiée. La méthode est peut-être discutable mais nombreux sont ceux qui justifient régulièrement ce type de coup face au mutisme des instances. Cette fois-ci, il s’agit donc bien de conduire le vice-rectorat «à prendre des décisions susceptibles de remédier à ces graves atteintes aux conditions de travail et à ces menaces sur la santé de tous, personnels comme usagers».

RR
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