Dans la nuit du 3 au 4 mai 2017, une effraction a été commise dans les bureaux du Service comptable de la société. Un vol d’un montant de 34.770 euros au préjudice du Comité d’Entreprise a été constaté, et de 230 euros appartenant à MCG.
En découvrant les faits, la présidente de MCG Ida Nel s’est enquis des raisons de la présence d’une telle somme dans les locaux, et, jugeant que la responsabilité en revenait à Attoumani Mari, en tant que délégué syndical et occupant du bureau vandalisé, elle a décidé de le mettre à pied dans un courrier daté de ce 9 mai. (Lire
Nous avons contacté Attoumani Mari, qui fournit des explications : « Il s’agit de l’argent du Comité d’entreprise, celui de l’achat des tickets restaurant, accumulé depuis 2015. Lorsque nous avons voulu ouvrir un compte, le banquier nous a demandé les statuts de l’entreprise ainsi que le règlement intérieur. Ce que Ida Nel ne nous a jamais fourni. Elle vient de le signer, juste après le cambriolage ! Nous avions demandé un compte que nous n’avons jamais obtenu. »
Pas encore été entendu par la gendarmerie
Il s’étonne du mode opératoire des cambrioleurs : « Le grillage a été tellement peu découpé, qu’il est impossible pour quelqu’un de pénétrer sans s’écorcher et laisser des traces de sang. Ensuite, seul mon bureau et mon armoire ont été visés, alors que l’armoire d’un collègue est juste à côté. C’est quelqu’un qui savait ce qu’il allait trouver. »
Ses collègues ont décidé ce matin de bloquer le port en soutien à leur camarade. Qui s’interroge sur les raisons réelles de sa mise à pied, « j’ai vraiment l’impression qu’elle sous-entend que c’est moi qui aurait commis le délit. Mais si c’est vraiment ça, je vais déposer plainte contre elle ! »
Sur les photos transmises par Attoumani Mari, grillage et naccos sont découpés et décelés comme pour une simulation de cambriolage.
Nous n’avons pas réussi à joindre Ida Nel, nous avons juste eu la confirmation d’un dépôt de plainte par la direction de MCG. Mais Attoumani Mari s’étonne de ne pas avoir encore été entendu par la gendarmerie. « Depuis que le port est bloqué, la présidente aurait annoncé qu’elle allait lever la mesure de mise à pied. Qu’est ce qu’elle a voulu faire, alors ? Me salir ?! »
Le port était toujours bloqué au moment où nous écrivons ces lignes.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte