A La Réunion, les fans de basket ne parlent, une fois encore, que de Vautour. Et pour cause. Les Petits-terriens -hommes et femmes- portent les couleurs de Mayotte pour représenter l’océan Indien aux Finalités N3 lors des barrages en Trophée coupe de France ce samedi soir. Mais les équipes masculine et féminine ne partent pas dans les mêmes conditions.
Chez les hommes, les Mahorais sont une montagne à gravir pour les joueurs de Saint-Paul, sacrés champions de La Réunion il y a 2 semaines. Le défi est immense pour les Saint-Paulois: tenter de renverser les Mahorais, une performance que les Réunionnais ne sont pas parvenus à accomplir depuis 5 ans. Il faut en effet remonter à 2012 pour voir une équipe de nos voisins réussir à prendre la place. Une victoire réunionnaise ce soir (à 19h30, heure de Mayotte) serait un exploit.
Ce serait une première, également, à domicile après trois expériences disputées à Mayotte. En affrontant le champion mahorais dans son antre de Saint-Paul IV, les Réunionnais vont faire vibrer leur bouillant public mais leur fanfare aura du mal à cacher la clameur de la communauté mahoraise, habituée à se déplacer en force. Comme leurs représentants qui seront sur le terrain ce soir.
«Hauts, énergiques, physiques», la presse réunionnaise ne tarit pas d’éloge pour ces Vautours. «À tous les postes c’est costaud, souligne Guillaume Dhaussy, l’entraîneur réunionnais. C’est très fort physiquement, à l’intérieur c’est impressionnant et à l’extérieur, ça drive, ça court! C’est complet». Vice-champions de France N3 ces deux dernières saisons, les Petits-terriens veulent «franchir encore une marche», souligne leur capitaine Faïz Subra. Ça fait deux ans que notre effectif est stable avec un noyau présent depuis quelques années».
Et cet effectif s’est encore renforcé cette année «pour aller plus loin, explique Pascal Luc-Bruno, l’entraîneur du Vautour. On ne va pas cacher que l’on vise le titre N3». C’est dire l’écart creusé ces dernières années entre Mayotte et ses voisins.
Les féminines, à front renversé
Pour les Mahoraises, l’enjeu est bien différent, totalement inversé. Cette fois-ci, c’est du côté de la Tamponnaise et de ses filles que se trouve la confiance. Dans trois semaines, les 3 et 4 juin prochains, la Réunion accueillera pour la première fois les Finalités N3. Un événement taillé sur mesure pour les Tamponnaises, qui avaient enlevé le trophée en 2015. Un rendez-vous que les joueuses et tout un club attendent avec impatience. Toute leur saison a été organisée autour et tous les esprits s’y préparent.
Et sur le papier, rien ne semble pouvoir les empêcher d’y accéder. Comme d’habitude cette saison, elles ont à peine laissé les miettes à leurs adversaires réunionnaises. Sacrées championnes de la Réunion pour la 7e saison consécutive sans perdre la moindre rencontre, une habitude depuis cinq ans, elles ont soulevé leur trophée comme une simple routine.
Un gouffre à combler
Pourtant, «pas de blague», prévient la presse réunionnaise. «Si tout les place sur un boulevard avec vue dégagée jusqu’au Port, il reste tout de même un feu à franchir au vert», le match de ce soir face aux Mahoraises, le même adversaire depuis trois ans. Lors de leurs deux dernières visites à La Réunion, les féminines de Vautour, qui viennent de célébrer leur troisième titre de rang, ont respectivement encaissé des écarts de 43 (66-23 en 2015) et 73 points (97-24 en 2016). Un gouffre qu’elles sont bien décidées à combler.
«On a travaillé pour faire le meilleur résultat possible, expose Maïmoune Mdahoma, la meneuse. On veut gagner, prouver que le basket à Mayotte évolue et déjà dans un premier temps réduire l’écart».
«Il y a une grosse différence mais il faut rester concentré, rappelle le coach réunionnais Tami-Tabeth. Il faut être sérieux du début à la fin. Ne pas tomber dans les travers en se disant que c’est Mayotte».
La rencontre des féminines est prévue à 17h (heure de Mayotte). Et on se prend, tout de même, à rêver d’une surprise.
RR
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avec le JIR.