Une armée de 95 jeunes du centre Nyamba du Secours Catholique-Caritas France s’est dispersée par groupe de 7, gants, sac poubelle et masques à poste, pour traquer les papiers, canettes, bouteilles en plastique qui trainaient et qui enlaidissent ce site qui abrite le tombeau du sultan Andriantsouli.
L’action prend place dans une sensibilisation générale aux déchets, puisque dans l’après-midi, des intervenants vont une nouvelle fois expliquer les enjeux. « On privilégie l’éducation par l’action », explique Nourdine l’un des bénévoles du Secours, qui encadre un groupe.
« De mon côté, je vais détailler l’impact des déchets, sur le milieu marin, le lagon, les tortues, et les autres animaux », rapporte Matthieu Palier, Animateur chez Oulanga Na Nyamba.
En nous rendant sur le site, nous avons croisé deux agents de la DEDD, la Direction de l’Environnement et du Développement durable du conseil départemental. Si l’accès principale du parc est verte et propre, il n’en est pas de même dans les hauteurs : « C’est dégoutant, mais nous ne sommes pas outillés pour tout rapatrier, et nous n’avons toujours pas d’élagueuse pour entretenir la végétation. »
« J’ai des gars qui veulent travailler »
Un jeune montre du doigt les arbustes qui s’emmêlent au bord du chemin : « Ça, c’était une route où les voitures d’entretien pouvaient circuler avant, maintenant, mais rien n’a été entretenu ! »
Saïd Soudja encadre l’équipe de 9 agents, et se désespère : « Pour une fois, j’ai des gars qui veulent travailler, mais nous n’avons même pas une voiture pour ramasser les sacs poubelle ! La mairie le fait de temps en temps, mais ce n’est pas sa zone d’action. » Ce lundi, ils étaient d’ailleurs en grève pour protester contre l’absence de moyens. Leur directeur est venu et s’est engagé sur plusieurs points, « une entreprise doit venir élaguer des arbres. »
A part une cheville foulée, les jeunes sont satisfaits de leur matinée, chaque groupe ayant un type de déchet à gérer. « Nous avons téléphoné à la mairie pour qu’elle vienne récupérer les sacs de tout venant », explique Nadham Youssouf, les autres sont apportés à pied par chacun des jeunes jusqu’au TriO du rond point de la barge, pour une démonstration sur place.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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