C’est une dénonciation publique peu banale que viennent de réaliser des étudiants en formation de professeurs des écoles du centre universitaire de Dembéni.
Dans un message envoyé à la presse, ils expliquent que «depuis le début de l’année Universitaire», des étudiants de licence ont à subir des «humiliations répétées de la part d’un de leurs professeurs» et des manipulations de leurs notes». Ils lui reprochent aussi de faire preuve de «favoritisme».
Ces étudiants ont déjà saisi l’association des étudiants de Dembéni et l’administration du CUFR «sans qu’aucune solution ne soit trouvée».
Ils font part de leur découragement face à cette situation. «Beaucoup d’entre nous sont en dépression, certains se sont résignés et ont arrêté les cours. Le CUFR devient invivable», expliquent-ils. «Ni l’association des étudiants ni l’administration ne semblent avoir des solutions.»
Ils précisent que leur démarche publique se présente comme un ultime recours, un «besoin de dénoncer cette situation pour qu’elle s’arrête».
Contacté par le JDM, Aurélien Siri, le responsable du CUFR, nous indique qu’il a effectivement reçu les étudiants et l’enseignant en question à plusieurs reprises. « C’est difficile de trancher car nous avons deux versions qui s’opposent et qui sont très différentes. Et il n’y a qu’une partie des étudiants de la filière qui m’ont fait part de ces remarques », explique-t-il.
Concernant les notations, il précise que les moyennes des étudiants sont établies à partir de notes qu’ils connaissent et d’autres auxquelles ils n’ont pas eu accès. Elles sont aussi pondérées en fonction de l’assiduité. « Un étudiant qui a participé à un seul contrôle continu et d’autres qui ont participé aux 3 contrôles ne peuvent pas être notés de la même façon », précise Aurélien Siri. Mais l’enseignant est prêt à jouer la carte de la transparence pour démontrer qu’en aucun cas un système de « favoritisme » est en oeuvre, nous indique-t-on.
Concernant le comportement de l’enseignant, la direction du CURF précise qu’il n’a pas rencontré de problèmes dans les autres filières dans lesquelles il intervient. « Il ne faut pas oublier que c’est une formation à visée particulière. Il s’agit de former des enseignants, de leur apporter des connaissances, des compétences pour enseigner et de les préparer à un concours. Bien sûr, il n’est dans l’intérêt de personne de dévaloriser les étudiants mais au contraire de leur faire prendre conscience de leur niveau pour que les plus faibles puissent rattraper le niveau ».
La volonté est donc très clairement à l’apaisement du côté du centre universitaire. « Je n’ai pas d’éléments de faits suffisants pour trancher. Je ne peux donc pas donner d’autres suites que l’écoute dont j’ai déjà fait preuve », précise Aurélien Siri.
Il y a actuellement une trentaine d’étudiants dans cette licence pluridisciplinaire de formation des professeurs des écoles.
RR
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