Il y a ceux qui, comme les ténors Christian Estrosi, maire de Nice qui a laissé la Région PACA, Nathalie Kosciusko-Morizet, députée de l’Essone, Jean-Louis Borloo, ancien ministre, ou Thierry Solère, ont rallié le camp des Marcheurs, et ont signé un appel pour « répondre à la main tendu par Emmanuel Macron ».
Et ceux qui font de la résistance en restant dans le bloc LR qui s’affiche comme force d’opposition. Voir les représentants d’un même parti dans la majorité et dans l’opposition, ce n’est pas ça qui va impressionner Mayotte. C’était le cas du PS dans la précédente assemblée départementale, et c’est celui du MDM dans l’actuelle. Mais en Hexagone, c’est une configuration exceptionnelle, et qui appelle Bernard Accoyer, secrétaire général des Républicains à s’interroger : « Le premier ministre soutiendra-t-il les candidats En Marche ou ceux de LR-UDI, sa famille politique ? » Lui qui s’est affiché de droite dès la passation des pouvoirs.
A Mayotte, Soibahadine Ibrahim Ramadani, le président du département fait partie de la deuxième catégorie de militants. Il ne veut pas entendre parler de recomposition autour d’un premier ministre LR, « j’observe simplement qu’une forme de cohabitation s’organise », raille-t-il, en se positionnant clairement dans l’opposition.
Le verdict du 18 juin
Quand le JDM l’interroge sur l’affaiblissement probable des forces de droite, il admet que certains sont partis vers En Marche, « mais il n’y en a pas tant que ça. Une liste d’une trentaine de personnes qui se sont ouvertement positionnées. » Et parle d’Edouard Philippe comme d’ « un premier ministre de six semaines », en raison de l’échéance des élections législatives à venir. « Ceux qui ont basculé, ce ne sont que des aventures individuelles. »
« C’est le 18 juin que l’on saura quel paysage politique va gouverner. Nous avons actuellement 200 députés LR, et 28 centristes à l’Assemblée Nationale, nous espérons conserver une opposition forte en nombre de députés. »
Mais justement, les candidats centristes ou MDM à Mayotte, sont susceptibles de rallier ensuite le gouvernement, certains nous l’ont ouvertement déclarés.
Soibahadine Ramadani n’a qu’une peur, « que la France insoumise nous coiffe sur le poteau comme principale force d’opposition. » Une crainte fondée.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte