L’actuel député Ibrahim Aboubacar, qui postule pour sa reconduction sous l’étiquette PS, avec une binôme En Marche Sophiata Souffou, et le sénateur Thani Mohamed Soilihi, apparenté socialiste, nous livrent leurs réactions. Ils sont tous les deux dans une logique constructive. En allant « au-delà des convictions des uns et des autres », pour Ibrahim Aboubacar.
Quant à Thani Mohamed, qui évoque une « couleur politique qui importe peu du moment qu’on est au service des préoccupations des français », cette recomposition est presque une 2ème peau, lui qui a participé à la mission sénatoriale avec des sénateurs de droite et du centre, et qui a fait passer, grâce à une énergie politique multichrome, son amendement sur la valeur locative.
JDM : Que pensez-vous de ce nouveau gouvernement d’ouverture ?
Ibrahim Aboubacar : « Il traduit une volonté de rassemblement du président de la République. Nous avons assisté à un deuxième séisme après 2002, avec un score record pour le Front National. Le président de la République ne pouvait pas refaire le même casting que Jacques Chirac à l’époque, il fallait tenir compte de ce deuxième avertissement démocratique. J’espère que ce rassemblement et ce renouveau seront bénéfiques pour la France. »
Thani Mohamed Soilihi : « Cette composition est inédite. Elle suit l’opinion des Français qui demandent que les politiques soient au service de leurs préoccupations, en passant au dessus de la notion de parti. »
Comment vous positionnerez-vous par rapport à la majorité présidentielle ?
Thani Mohamed Soilihi : « Je réfléchis toujours en terme de groupe sénatorial, c’est cela qui permet d’avoir un poids dans les décisions parlementaires. J’étais dans le groupe socialiste, 2ème force du Sénat, mais notre assemblée va être renouvelée de moitié en septembre, j’ai donc le temps d’observer les premières décisions prises par le gouvernement. Mais je souhaite avant tout que le président ait une majorité pour gouverner. Sinon, ce serait reprendre d’une main ce qu’on lui a donné de l’autre. Je rejoindrai donc la majorité présidentielle lors des élections sénatoriales, que ce soit sous l’étiquette En Marche ou non. »
Ibrahim Aboubacar : « Le peuple a tranché, il s’agit de gouverner la France pendant 5 ans. Je ne pense pas que chercher à opposer une cohabitation soit une bonne solution pour le pays. En plus des défis que nous avons, le terrorisme, ressouder l’Europe, l’économie, imposer une tension permanente à la tête de l’Etat par une cohabitation n’irait pas dans l’intérêt du pays. Après les législatives, il faudra d’aiileurs que se dégage une majorité parlementaire plurielle ».
Annick Girardin évolue de la Fonction publique à l’Outremer. Qu’est ce que cela vous inspire ?
Ibrahim Aboubacar : « C’est un excellent choix. Elle a également œuvré à la Francophonie. Nous avons déjà travaillé avec elle sur le gros dossier de la reconstitution des carrières de nos fonctionnaires mahorais, en obtenant de grandes avancées. Elle a un esprit d’ouverture, et est constructive. »
Thani Mohamed Soilihi : « Je l’apprécie beaucoup, elle est très ouverte. Lorsque la délégation d’élus Mahorais avait rencontré Manuel Valls le 26 avril 2015, elle a pris l’initiative de profiter de notre présence à Paris pour nous convier à son ministère. Nous pouvons profiter de sa connaissance des dossiers Mahorais pour poursuivre les échanges sur les engagements Valls, comme a l’air de le vouloir le président Soibahadine. »
Les deux parlementaires Mahorais évoquent une nouvelle dynamique impulsée par Emmanuel Macron, « on a le sentiment qu’un espoir est revenu dans le pays, qu’une alternative à la politique menée jusqu’à présent est possible. »
Propos recueillis par Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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