CHM : les grévistes divisés entre la rue et les plages

Y aurait-il deux poids et deux mesures chez le personnel gréviste du Centre Hospitalier de Mayotte? Le mail* adressé par le représentant CFDT du personnel hospitalier à ses collègues en accompagnement du préavis de grève peut en tout cas le laisser croire.

Y aurait-il d’un côté des métropolitains venus pour les «primes, le soleil, les plages, leur retraite et leur promotion», et de l’autre des locaux «qui font le choix de remplir le vase et travaillant tout bas»? Ou s’agit-il d’une méthode syndicale pour fédérer le plus grand nombre, au risque, a minima, de perdre de la justesse de vue en passant, et au pire, de décourager certains, pourtant impliqués dans la bonne marche de l’établissement?

A la lecture des propos, beaucoup se sont émus: «Présent depuis 5 ans au CHM et investi au sein de son organisation, j’ai été choqué par ce message et la plupart de mes collègues aussi, certains étant la bien avant moi», nous adresse un professionnel concerné.

Rappelons que Mayotte est département français, et qu’on ne peut donc parler d’expatriés.

On peut en tout cas relier cet amalgame à la politique menée depuis plusieurs années de recours à des mercenaires du soin pour faire tourner la boutique, mais aussi regretter qu’un responsable syndical l’utilise sans discernement. Quoique ciblant le manque de mobilisation chez certains, sa colère devrait plutôt inciter les mécontents à faire corps autour d’une revendication commune allant dans le sens d’une bonne marche de l’hôpital.

A.P-L.
Le Journal de Mayotte

* Le mail de la CFDT incriminé :

Très Chers collègues,

Il est temps que nos mentalités changent et évolues avec l’art et la manière de revendiquer nos droits.

Au CHM, nous sommes soumis, nous sommes manipulés, nous sommes oppressés, Et nous sommes méprisés.

Depuis longtemps, nous revendiquons pour plus de moyens, afin d’améliorer les conditions de travail des agents et la prise en charge des patients… Ni l’ARS, ni le Gouvernement, ni la direction ne tiennent compte de nos souffrances. Et continuent de nous mépriser.

Ignorants de nos droits et de nos devoirs, bonjour la pression envers les agents et particulièrement pour les contractuels…Jusqu’à quand!

Pendant que, certains professionnels viennent ici pour des primes, le soleil, les plages, leur retraite et leur promotion. D’autres sont là et font avancer les choses malgré les manquements.

Tous ceux qui ne cautionnent pas cette politique de management mis en place, mais font le choix de remplir la vase et travaillant à tout bas…Nous ne manquons pas de vous solliciter dans nos mouvements même si vous n’êtes là que pour quelques jours.

Sachez qu’à chaque fois que nous manifestons nos droits et que la majorité des expatriés restent à leur poste et maintiennent plus que le service minimum, ce sont nos revendications qui s’étouffent. Car les autorités se serrent de cette assurance de servir pour nous mépriser d’avantages et dire que personne n’est concernée par nos revendications.

Pour Le 22 mai 2017, nous comptons sur l’ensemble des agents. Nous avons l’occasion de faire savoir notre ralbol, pour une meilleure considération.

Mutru Assi kétsi a dani amba atso dayiliwa haki yahé, Nari himé ivooo.

Et pour les autres, la météo sera très favorable le 22 mai pour les sorties au lagon, plongé, voulé…

Merci de mobiliser, à transférer partout.

Cordialement;

MADI Anli Rigotard