A Mayotte, deux titulaires et deux suppléants, sont investis en tant qu’Insoumis, sous le slogan « Maore Insoumise Kiassy ivo ! » (Assez maintenant !) : Christine Raharijaona, Conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation, dans la circonscription 1, et notre ancien confrère Adrien Teilleux, enseignant, dans la seconde circonscription, avec leurs suppléants, respectivement Nicolas Bergougnoux, Chargé de travaux dans un Syndic de propriété, et Fatima Saindou, Infirmière libérale.
« Nous sommes un jeune mouvement, avec de petits moyens, mais avec une forte volonté de bâtir un avenir commun », explique le directeur de campagne Brice Plouvier, Sage femme en PMI. Et de fait, rare sont les candidatures à Mayotte à rassembler métropolitains et mahorais. D’autre part, ils savent que tout est à bâtir ici en terme de force politique d’extrême gauche, « elle n’est pas encore représentée ». Ils partent de rien, mais après tout, n’est-ce pas dans l’air du temps ?!…
Urgence sociale
Après une minute de silence en soutien aux victimes de l’attentat de Manchester, ils ont expliqué à la presse leur programme ce mardi au 5/5 : Appliquer les mêmes lois qu’en métropole sans spécificités, « en particulier sur toutes les dérogations du code du travail », mettre en place la transition énergétique « avec comme objectif 100% d’énergies renouvelables », répondre à l’urgence sociale sur le plan de l’accès à l’eau potable, à l’électricité, au gaz, à la santé et à l’éducation pour tous. « Avant la départementalisation, la santé fonctionnait bien. Plus le service public se déstructure plus cela crée de la pauvreté et donc de l’insécurité. Nous lions totalement ces deux phénomènes. »
Un engorgement des services publics pour lequel ils incriminent davantage le manque de moyens que la pression migratoire : « Pour les PMI par exemple, il n’y a plus de moyens, il y a un désengagement total du conseil départemental depuis quelques années. » Ils pourraient être entendus dans ce domaine.
Méthode pour stopper le clientélisme
Les candidats rappellent la déclaration de la Commission européenne, indexant le gouvernement français : « Il manque 2 à 3 milliards d’euros pour structurer Mayotte, avant de pouvoir consommer les fonds européens. »
Un transfert à sécuriser, « il faut arrêter d’allouer les sommes d’argent aux élus qui font du népotisme », en favorisant des membres de leur famille.
En matière d’immigration clandestine, pas de cadre défini en terme de politique. Ils différencient les étrangers qui sont présents depuis plusieurs années, du volant qui est en situation irrégulière depuis peu, « 5 à 10% seulement », et appellent davantage de forces de l’ordre pour assurer la sécurité, tout en reprochant des expulsions massives et illégales, « sans passage devant des professionnels de santé. »
La société égalitaire qu’ils prônent, ils la mettront en évidence dès leur élection : « Le titulaire siégera à l’assemblée nationale et son suppléant exercera une fonction locale, en relayant les préoccupations de la population. »
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte