Une fois encore, c’est une pluie de records qu’a enregistré le marché de la téléphonie à Mayotte en 2016. Dans son rapport annuel sur les Outre-mer, l’autorité du secteur (l’ARCEP), ne peut que constater que notre département est un el-dorado pour les opérateurs de la place, qui tranche avec l’évolution des autres départements ultramarins et même avec la métropole.
Fin 2016, il y avait 258.000 cartes SIM à Mayotte, un nouveau record absolu après une croissance de 13% durant l’année. Elles se répartissent entre les abonnements et forfaits (63.000, soit +11,2% sur un an) et les cartes prépayées (158.000 soit +13,5% par rapport à 2015).
Notre croissance tire ainsi vers le haut un marché ultramarin en baisse. Dans l’ensemble des DOM, il y avait 2,6 millions de cartes SIM fin décembre soit un recul de 2,5%.
Les 3 autres indicateurs de la téléphonie mobile à Mayotte atteignent également des niveaux inédits. En 2016, nous avons téléphoné pendant 629 millions de minutes (+11,1%), soit 3h35 en moyenne chaque mois pour chaque carte.
La consommation mobile est ainsi très élevée à Mayotte et elle dépasse même celle constatée au niveau national (3h15). Cela s’explique par un faible niveau d’utilisation des communications vocales fixes à Mayotte (1h42 par mois et par client).
Toujours plus de SMS, pas assez d’internet
Ensuite, nous avons envoyé 561 millions de SMS. Cela représente 3,5% de textos en plus par rapport à 2015. Là encore, il s’agit d’une divergence par rapport à la métropole et aux autres DOM, où le volume de SMS diminue (-5,4% en 2016 en outremer, et stabilisation en métropole, après deux années de croissances contenues).
Mais si nous sommes le seul marché ultramarin à progresser en nombre de SMS, compte tenu de l’augmentation du nombre de cartes SIM, le nombre moyen de messages émis par carte (192) diminue de 5,2%.
Enfin, nous avons consommé 645 teraoctets de données internet sur nos smartphones (+23,6% par rapport à 2015), soit 231 mégaoctets par carte et par mois.
L’essor des services de données mobile se poursuit donc à un rythme élevé mais nous sommes en retrait par rapport à ce qui se passe ailleurs, avec +46,5% en un an sur l’ensemble des DOM, et +85,9% en métropole.
De même, l’utilisation des réseaux mobiles pour l’usage de l’internet reste près de six fois inférieure comparée au niveau national, l’attribution des licences 4G ayant eu lieu à la fin de l’année 2016.
Le très haut débit change le marché du fixe
Sur le marché de la téléphonie fixe, le nombre d’abonnements s’élève à 762.000 sur l’ensemble des DOM et le nombre d’accès internet à haut et très haut débit à 620.000 (+3,9% en un an). Ce marché est porté par la croissance du nombre d’accès à très haut débit (+36,0% en un an ), qui commencent à remplacer les technologies du haut débit. La progression est particulièrement élevée dans la zone Réunion-Mayotte avec +85,2% en un an, ce qui permet de rattraper les autres territoires.
Au final, en 2016, le revenu des opérateurs dans les départements d’Outre-mer (qui représente 3,7% du marché national) diminue au même rythme qu’au niveau national. Il s’élève à 1,2 milliard d’euros (Hors Taxe) soit une baisse de 1% par an depuis 4 ans.
Avec 702 millions d’euros en 2016 (en baisse de 2,5%), ce sont les services mobiles qui sont à l’origine du recul constaté. En revanche, grâce à la progression du nombre d’accès à haut et très haut débit, le revenu des services fixes continue de croître (+ 1,9% en un an) pour atteindre 484 millions d’euros en 2016. Et c’est encore plus vrai à Mayotte. Chez nous, les revenus du haut et très haut débit atteint 15 millions d’euros (+11,3%), bien supérieur au reste des Outre-mer (+6,5%).
RR
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