Inauguration d’un nouvel hôpital à Anjouan

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Les autorités comoriennes craignent la propagation du Coronavirus
Entrée de l'actuel hôpital Sheik Jassin Bin Jabar Al-thani Hombo à Mutsamudu (Anjouan)
Entrée de l’actuel hôpital Sheik Jassin Bin Jabar Al-thani Hombo à Mutsamudu (Anjouan)

Encore un engagement de campagne du président Azali Assoumani tenu, se félicite la presse comorienne. Après l’inauguration de la centrale thermique Voidjou (Grande Comore), permettant de fiabiliser la fourniture d’électricité, c’est le secteur de la santé qui va bénéficier de nouvelles avancées.

Financé par la République populaire de Chine, le nouvel hôpital* Bambao-mtsanga, baptisé «Hôpital de l’amitié sino-comorienne», situé à 20km de la capitale anjouanaise Mutsamudu, aura coûté 4 milliards de francs comoriens (environ 8,1 millions d’euros).

D’une surface de 7.200m2, sa capacité est de 120 lits, et possède une morgue, un incinérateur de déchets, et surtout, un service de radiologie et d’imagerie numérique. Un soulagement pour certains patients dont RFI se fait écho : « Moi j’ai été à Mayotte et j’ai vu comme on galère pour aller à l’hôpital. Des amis, des familles entières sont mortes en mer. Alors aujourd’hui, je suis vraiment contente. Ce n’est pas seulement de chez nous mais plusieurs pays de l’océan indien prenaient des risques. »

Pour les autorités françaises, le nombre de kwassas dit « sanitaires », transportant des personnes en demande de soins en provenance d’Anjouan, est peu élevé : sur 432 kwassas interceptés en 2016, seuls 2% concerneraient des femmes enceintes, avait indiqué le préfet en janvier dernier. Mais le nombre de naissances à Mayotte va dépasser les 10.000. Rappelons qu’une facilitation de papiers en cas de transport sanitaire avait été avancée par la France.

Qui vole un matelas…

Cette inauguration devrait donc permettre de proposer des soins fiables et pérennes à la population de l’île géographiquement la plus proche de Mayotte.

Mais ce n’est pas la première fois qu’un hôpital ouvre dans les îles voisines. Ce qui a toujours fait défaut ce sont les moyens humains : médecins spécialisés, etc. L’hôpital El Maarouf (Moroni) a subi un sérieux fléchissement de la qualité des soins lors du départ du personnel médical français.

Le journal Habariza Comores se réjouit qu’«un personnel comorien compétent et formé soit positionné sur des machines modernes. Le site rfi.fr diffuse des témoignages plus nuancés : un interviewé défend les emplois de locaux, « e ne veux pas qu’on donne des emplois aux autres qui ont soit disant fait des études», alors qu’un autre ne cache pas sa méfiance, «Beaucoup de choses peuvent arriver. Un responsable qui vole les matelas de l’hôpital ou autre chose pour se faire de l’argent, ça s’est déjà vu».

On peut espérer qu’Anjouan aura appris des erreurs du passé, quand le personnel compétent d’un hôpital ne soignait pas aux horaires ouvrables, mais recevait la nuit, en consultations privées…

A.P-L.
Le Journal de Mayotte

* Les services proposés : Accueil, admissions, urgences, diagnostic (imagerie médicale, radiologie, échographie), Laboratoire d’analyses médicales, Gynéco-obstétrique, ophtalmologie, ORL, Stomatologie, Gastro-entérologie, 3 blocs opératoires, Centre de téléconférence

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