Le 19 avril dernier, une intersyndicale, composée de syndicats d’enseignants (1er et second degré) et d’Inspecteurs de l’Éducation Nationale, présentait une plate-forme intitulée « Pour une nouvelle politique d’éducation ». L’intersyndicale appelle les agents à se mettre en grève le 6 juin prochain et donne rendez-vous devant le Vice-Rectorat à 9h. Elle comprend le SNUipp qui avait déjà donné rendez-vous même jour même heure même lieu.
« Dans un souci d’améliorer les systèmes éducatifs de Mayotte, l’intersyndicale pense qu’il faut cesser la politique actuelle d’affichage. Mayotte doit faire face à la montée d’effectifs qui ont presque doublé en 10 ans, un plan de constructions d’écoles et d’établissements du second degré doit enfin être décidé. De plus, un plan massif d’équipement numérique des établissements doit être envisagé tout comme l’ouverture de véritables espaces de restauration pour des élèves qui, souvent, cumulent fatigue des transports et faim. De toute façon, comme Mayotte est en réseau d’éducation prioritaire, les élèves doivent pouvoir travailler en effectif réduit », avance l’intersyndicale.
« Par ailleurs, pour lutter contre le décrochage, de véritables moyens en temps, en personnels formés et en locaux doivent être attribués. Pour fonctionner correctement, il faudrait davantage d’enseignants, d’inspecteurs, de médecins scolaires, d’infirmières, d’assistants d’éducation et d’assistantes sociales.
Devant le grave déficit en titulaires (50 % de contractuels à la rentrée 2017 dans le second degré), il faut restaurer l’attractivité du territoire en augmentant le taux d’indexation des salaires, en attribuant l’indemnité de déménagement sans condition de durée de service, en instaurant des dégrèvements fiscaux sur les indemnités, en mettant en place l’ITR pour les retraités du premier degré …
En outre, pour que les jeunes mahorais puissent s’investir à long terme dans la profession d’enseignant, donnons le temps aux contractuels de se former pour être titularisés et adaptons l’article 48 de la loi égalité réelle qui leur ouvrirait la possibilité de se former au métier (aux frais de l’état avec en contrepartie un engagement à travailler dans le service public d’éducation).
Ce n’est qu’en faisant confiance aux personnels chargés de mettre en œuvre les orientations et en écoutant les organisations professionnelles qu’on pourra changer de trajectoire pour vraiment s’engager sur la voie de la réussite pour les élèves mahorais.
Au-delà d’une simple remontée par l’intermédiaire du vice-rectorat, nos propositions doivent être entendues au plus haut niveau. L’intersyndicale, qui souhaite la mise en place d’un rectorat de plein exercice, estime d’ailleurs qu’il faudrait un changement au niveau du management … et donc une nouvelle direction capable de rétablir un climat social plus serein. »