Juste après que l’Arabie Saoudite, Bahreïn, l’Egypte et les Emirats Arabes Unis ont annoncé la rupture de leur relation avec le Qatar, accusé de soutenir le terrorisme, le président Azali d’Union des Comores a annoncé vouloir s’aligner sur cette décision. Ce qu’il a expliqué par : « Il fallait faire un choix, les Comores choisissent l’Arabie saoudite même si le Qatar est un pays-frère plus qu’un pays ami », dans des propos relayés par RFI Afrique.
Les Comores avaient l’année dernière rompu leurs relations diplomatiques avec l’Iran au profit de l’Arabie Saoudite.
Ce choix de rompre avec le Qatar ne sera pas sans de multiples conséquences. Sur les investissements qataris en cours tout d’abord notamment dans la Société nationale de pêche, dans la société d’eau minérale Salsabil, ainsi que la reprise d’un emblème, l’hôtel Le Moroni, selon nos confrères de HZK Presse,
Souveraineté du pays
Un positionnement qui inquiète aussi les comoriens qui s’interrogent, à la manière d’un des intellectuels de Grande Comore, « les Comores sont-ils à la remorque de l’Arabie Saoudite ? » Il reproche dans un billet à la diplomatie de son pays une « absence d’orientation, un défaut de souveraineté » qui « décrédibilise le pays ».
Des interrogations se portent aussi sur des pressions éventuelles exercées par l’Arabie Saoudite, un flou qui pourrait être balayé par davantage de communication du chef de l’Etat : « Par respect pour notre peuple et pour les pays concernés, le Chef de l’Etat devrait s’expliquer devant le pays. Un laconique communiqué de presse ne peut suffire. »
Des critiques d’autant plus fondées que son auteur salue la volonté d’Azali Assoumani de mener à bien les chantiers pour lequel il a été élu, l’électricité et la santé en sont deux exemples positifs. « Sans expliquer, sans convaincre, il ne peut y avoir adhésion », concut-il.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte