Le collège de Passamainty vit une fin d’année scolaire infernale. Les violences déjà fréquentes aux abords de l’établissement ces derniers mois, deviennent aujourd’hui quotidiennes. «Depuis environ 3 semaines, les bagarres récurrentes entre des bandes rivales de Passamainty et Vahibé ont de nouveau explosé, entraînant avec elles de nombreux élèves du collège. Les violences se sont intensifiées depuis une semaine, avec des intrusions avec armes (barres de fer, pierres, couteaux, joints en caoutchoucs, etc.), des bagarres au sein et aux abords du collège, une tentative d’agression et des menaces envers des personnels», indiquent le personnel du collège dans un communiqué.
La situation est telle que l’établissement a été amené à supprimer les cours de l’après-midi, en aménageant la sortie des élèves : les collégiens de Vahibé quittent l’établissement à 14h30 en même temps que ceux qui prennent les bus, tandis que les élèves de Passamainty restent en classe jusqu’à 14h40.
Selon la CGT Educ’action, qui alerte la presse ce mardi, cette organisation n’a pas empêché deux élèves d’être évacués par le SAMU vers les urgences du CHM ces derniers jours et un 3e ce mardi matin. De même, «les interventions policières régulières n’ont jusqu’à présent pas suffit à revenir à une situation normale».
Droit de retrait
Conséquence, le personnel du collège a décidé d’exercer son droit de retrait dès ce mercredi matin et se rassemblera à 7 heures devant l’établissement. Il demande qu’une délégation soit reçue au plus vite par la vice-recteur pour «retrouver les conditions nécessaires à la reprise normale du service public» mais aussi pour répondre à «un manque de communication envers les familles et le personnel.»
De façon très concrète, le personnel demande la mise en œuvre de mesures d’urgences, comme la sécurisation des portails et des grillages du collège pour éviter toute intrusion et une présence policière renforcée. Il souhaite aussi la créations de postes : 2 CPE en plus (le collège n’en compte actuellement que deux), un 3e directeur, 6 assistants d’Éducation supplémentaires (pour 11 actuellement), 2 postes agents d’Équipes Mobiles de Sécurité (EMS), 2 postes de médiateurs.
Un gigantisme intenable
La CGT Educ’action indique apporter «un soutien total» au personnel, après avoir alerté sur la situation depuis plusieurs mois. Le syndicat indique revendiquer «plus que jamais, un choc d’investissement public pour l’éducation à Mayotte».
La situation est d’autant plus préoccupante, que le gigantisme du collège Ouvoimoja sera encore renforcé à la rentrée prochaine. S’il comptait 1.665 élèves cette année, il devrait en accueillir près de 1.800 à partir de septembre, «pour des locaux initialement prévus pour 1.100 élèves», rappellent les personnels, bien loin des «normes classiques d’un établissement classé en REP».
RR
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