La Marine nationale a fait les choses en grand, cette semaine à La Réunion, pour l’arrivée du Champlain: une parade navale d’une heure et demi a accompagné le bâtiment dont l’entrée dans la passe du port de la Pointe-des-Galets a été saluée par des coups de canon tirés de la frégate Nivôse.
L’escorte se composait également des unités des administrations agissant en mer, de la vedette de la SNSM qui fête cette année ses 50 ans et par Le Volcan, la dernière unité de Baluda (des remorqueurs d’une trentaine de mètres de long), arrivée à La Réunion le 10 avril dernier. Le Champlain est ensuite venu accoster en marche arrière grâce à un propulseur d’étrave, Manoeuvre inhabituelle, au quai 8 de la darse militaire.
Ce bâtiment multi-missions (B2M) de la Marine nationale a appareillé de Brest début mai pour rallier La Réunion en passant par Gibraltar, Toulon, la Méditerranée, le Canal de Suez et l’océan Indien. À l’origine, le B2M Champlain devait être affecté aux Antilles.
Après le départ du patrouilleur Albatros en 2015 puis du Batral Champlain en mai 2016, la Marine nationale à La Réunion s’est trouvée quelque peu déshabillée, d’où la décision d’envoyer dans l’océan Indien le troisième bâtiment multi-missions. Le premier (le D’Entrecasteaux) a rejoint Nouméa en juillet 2016. Le second, le Bougainville, a mis le cap sur la Polynésie. Le quatrième dont la livraison est prévue fin 2018, début 2019 rejoindra les Antilles.
Patrouilles, soutien et projections
Le 2 décembre 2016, le capitaine de corvette, Jérémy Montastier, a été reconnu comme premier commandant du navire. Avec sous ses ordres un équipage de 20 marins, il a suivi la fin de la construction du Champlain, ses premiers essais et entamé des sorties d’entraînement avant de mettre le cap sur La Réunion. Deux équipages basés dans l’île se relaieront à bord pour assurer une présence à la mer de 200 jours par an dans la région. Au programme, patrouilles dans les zones économiques exclusives, projection de forces, soutien logistique et sauvegarde et assistance au profit des populations.
Avec une longueur de 65 m, une largeur de 14 m et un tirant d’eau de 4,2 m, le Champlain comme ses frères jumeaux a un dessin qui s’inspire des navires de soutien aux plateformes pétrolières. Il peut atteindre la vitesse de 13 nœuds et permet des opérations de 30 jours sans ravitaillement.
Un navire suréquipé
Le Champlain est conçu comme une plate-forme multi-missions. Il dispose d’une très large palette d’équipements, la surface du pont permet de stocker des conteneurs et véhicules 4×4, et une grue de 17 tonnes permet la manutention des conteneurs et de son embarcation de servitude.
On trouve également parmi ses qualités, des capacités importantes pour stocker et délivrer de l’essence, du gasoil, de l’eau douce ; une infirmerie pouvant accueillir jusqu’à trois personnes hospitalisées ; un treuil pour porter assistance et remorquer des navires en difficulté ; une embarcation de 8 m pour débarquer personnels et fret ; un dispositif de lutte contre les incendies et des canons à eau d’assistance ; des embarcations rapides pour projeter des forces de police ; la capacité de réaliser des opérations d’hélitreuillage ; une passerelle panoramique avec une visibilité à 360° ; de solides moyens de communication ; la possibilité de mettre en œuvre des plongeurs via une plateforme spécifique et enfin une capacité de poser un hélicoptère léger sur le pont.
On attend à présent son passage dans les eaux mahoraises.
Le JDM,
avec le JIR.
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