Les efforts de l’équipe municipale sous l’égide de son maire Saïd Omar Oili, auront porté leurs fruits. Le budget primitif 2016 avait été voté en déséquilibre, constaté par le préfet de Mayotte, qui l’envoyait comme le lui impose la loi, à la Chambre régionale des comptes pour recommandations.
Elle est aussi destinataire du budget de l’exercice suivant, une sorte de service après vente, histoire de contrôler que les recommandations ont été suivies. Ou pas. On est souvent dans le deuxième cas de figure à Mayotte. Ce n’est plus le cas à Dzaoudzi, où l’équipe municipale s’auto-congratule à la suite de la constatation de encourageante de la CRC : « Les mesures de redressement prises par la commune de Dzaoudzi-Labattoir pour résorber son déficit budgétaire sont suffisantes. » (Lire Avis controle budgétaire CRC)
Certificat de bonne conduite
Le préfet n’aura donc pas à modifier un budget qui affiche 11,4 millions d’euros en recettes et 11,3 millions d’euros en dépenses.
Une bonne nouvelle pour tous les administrés, et pour son maire en particulier, à quelques mois des élections sénatoriales où il compte bien se présenter. C’est surtout une ligne de conduite qu’imprime Saïd Omar Oili, en tant que président de l’Association des Maires de Mayotte (AMM), et président de l’Interco de Petite Terre, et un signal fort qu’il envoie à Paris où se négocie la compensation de la fiscalité par l’Etat.
Il fait remonter le déficit à 2013, avec un budget réglé tous les ans donc par le préfet. On se souvient que la première mesure des élus de cette commune avait été de suspendre leurs indemnités durant les 4 premiers mois de leur mandat.
Plus fort que la CRC
Les services de la commune expliquent qu’ « un plan d’économies a été progressivement mis en œuvre dans chaque service. Les pratiques budgétaires ont été revues pour sécuriser l’ensemble de la chaine budgétaire et comptable, garantir une plus grande transparence et sincérité dans la gestion des comptes. L’ensemble de l’administration et des élus a participé à la maitrise des dépenses de gestion d’une part et à la recherche de financements nouveaux d’autre part. »
Des mesures qui ont permis un retour à l’équilibre dès cette année, « alors que la CRC l’envisageait pour 2019 ». Un effort à souligner surtout que la commune a vu gonfler, comme les autres, sa masse salariale de 40% en 4 ans sous l’effet de la mise en place de l’indexation des salaires.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte