«Tout le monde sait maintenant qu’une Mahoraise siège à l’Assemblée !», ironise Ramlati Ali

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Ramlati Ali, salouva bleu-blanc-rouge, le 1er juillet dernier
Ramlati Ali a reçu un accueil populaire à Koungou
Ramlati Ali a reçu un accueil populaire à Koungou

De retour de l’Assemblée nationale, notre première députée mahoraise a reçu un accueil populaire chaleureux, notamment à son arrivée à sa permanence de Koungou. C’est habillée d’un salouva bleu-blanc-rouge qu’elle descend de sa voiture, « le salouva des femmes leader que je suis ! », lance-t-elle.

Puisqu’on parle tissu, nous sommes revenus avec elle sur le semblant de polémique qui a entouré la photo officielle des députées et députés, sur laquelle elle pose avec son kishali. Une large bande de tissu, posé sur la tête, portée par les femmes mahoraises. Le débat porte sur sa signification, culturelle ou religieuse ? Selon les services du Palais Bourbon, cela ne poserait aucun problème juridique, l’interdiction du port de signes religieux concerne les fonctionnaires, pas les députés. « Je ne sais pas encore sous quelle forme, mais je le porterai lundi, lors du discours du président Macron au Congrès », nous informe-t-elle, « je suis Mahoraise, quel est le problème ?! »

« Une première pour un député de Mayotte »

Ramlati Ali et son kishali dans sa permanence de Koungou
Ramlati Ali et son kishali dans sa permanence de Koungou

Le débat est intentionnellement polémique pour elle : « Le kishali n’a posé problème qu’à certains mahorais qui se sont défoulés sur les réseaux sociaux, alors que tout le monde sait ici que c’est la coutume. » Tenue appropriée pour le ramadan comme elle l’a expliqué au journal l’Express, ou vêtement culturel, « en tout cas, tout le monde sait maintenant qu’une femme mahoraise siège à l’Assemblée ! », se réjouit-elle.

Et c’est bien ce message qu’elle veut donner d’emblée : celle de la défense haut et fort des « intérêts de Mayotte ». Elle l’a commencé à le concrétiser en siégeant au bureau de l’Assemblée Nationale, « c’est une première pour un député Mahorais », dans la délégation internationale, « utile pour trouver un biais de coopération avec les Comores. »

Le dernier mot à la justice

Elle a également intégré la Commission culturelle, éducative et sportive, « pour faire remonter les difficultés de l’école à Mayotte, mais aussi, pour proposer une réhabilitation des cadis, pas sur le plan juridique, mais au niveau de leur rôle dans la société. » Elle avoue avoir pris la mesure de la tâche « immense » qui l’attend.

Elue à l’issue d’un cafouillage sur les résultats qui avait donné Elad Chakrina vainqueur, elle commente à peine l’affaire des procurations et bulletins nuls à Handréma, qui a amené son concurrent malheureux à exercer un recours : « Il a ses avocats, moi aussi, on verra bien. » Quant à l’enquête en cours sur d’éventuelles malversations touchant un gendarme de Mtsamboro, même réponse, « je m’en remets au tribunal ».

Elle retourne donc aussitôt à Paris, mais dans ce tourbillon, n’a pas encore véritablement pris contact avec le député mahorais Mansour Kamardine, qui a rejoint les LR d’opposition, « nous avons échangé nos numéros de téléphone en se promettant de nous asseoir pour déterminer les axes de travail. »

Après une petite fatiha (prière), elle s’apprêtait à livrer un discours sur la place de La Poste à Koungou.

Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte

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